"Désarmement" d'ETA : des "dizaines d'armes" et "plusieurs centaines de kg d'explosifs" découverts

"L'inventaire précis des armes, munitions, produits et objets saisis est toujours en cours", indique dans un communiqué le parquet de Paris.
"L'inventaire précis des armes, munitions, produits et objets saisis est toujours en cours", indique dans un communiqué le parquet de Paris. © ANDER GILLENEA / AFP
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avec AFP , modifié à
La police française a commencé à procéder à un inventaire des caches d'armes dont l'ETA a révélé la localisation aux autorités françaises.

Des "dizaines d'armes" et "plusieurs centaines de kilos d'explosifs" ont été découverts par les enquêteurs à la suite de la remise samedi matin d'une liste de caches d'armes par l'ETA, qui avait annoncé cette semaine son "désarmement total", a annoncé le parquet de Paris. Au total, "près de 3,5 tonnes d'armes, explosifs et matériels" ont été trouvées, a précisé Bernard Cazeneuve. "Le gouvernement français se félicite de cette opération, menée dans le calme et sans violence", salue le Premier ministre dans un communiqué. "C'est là une étape décisive vers la fin du terrorisme indépendantiste basque".

"Sur les sites indiqués, ont été découverts, dans des bidons et sacs, des dizaines d'armes de poing et d'épaule, des milliers de munitions, plusieurs centaines de kilogrammes d'explosifs et produits entrant dans la composition d'explosifs, plusieurs centaines de détonateurs et retardateurs", a indiqué le parquet de Paris dans un communiqué. 

Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête. "L'inventaire précis (...) est en cours", a précisé le parquet, qui a ouvert le 4 avril une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs et infractions sur les armes et sur les explosifs en bande organisée, le tout en lien avec une entreprise terroriste. Confiées à la direction centrale de la police judiciaire et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), les investigations visent notamment à déterminer si certaines armes ont été utilisées par le passé, selon une source proche de l'enquête. Les éléments recueillis seront "communiqués, pour y être exploités, aux autorités judiciaires espagnoles, dans le cadre des dispositifs d'entraide pénale existant entre les deux pays", a souligné le parquet.

Le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, a salué "un grand pas" et "un jour incontestablement important", tout en rendant hommage aux victimes de l'organisation clandestine. À Madrid, la tonalité est toute autre. ETA doit "annoncer sa dissolution définitive, demander pardon à ses victimes et disparaître, au lieu de monter des opérations médiatiques pour dissimuler sa défaite", a déclaré le gouvernement espagnol.

Une organisation "à l'agonie". ETA (Euskadi ta Askatasuna, Pays basque et liberté), toujours classée "organisation terroriste" par l'Union européenne, avait annoncé son "désarmement total" pour samedi, dans un communiqué adressé à la BBC dans la nuit de jeudi à vendredi. D'après des experts de la lutte antiterroriste, l'organisation est "à l'agonie et le mouvement clandestin compterait tout au plus encore une trentaine de membres". En marge de l'opération de "désarmement", un "grand rassemblement populaire" a eu lieu samedi après-midi à Bayonne sur le thème "Nous sommes tous et toutes des artisans de la paix".