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GM avec Kévin Thuilliez , modifié à
Les exploitations se vendent au plus offrant dans la plus grande discrétion.

C'est un peu comme une "tradition" dans le Nord... L'agriculteur sortant vend son exploitation au plus offrant, y compris parfois à ses fils. Une "règle" qui donne parfois lieu à des achats à prix d'or dans la plus grande discrétion. Pour reprendre une ferme de taille moyenne, certains peuvent alors dépenser jusqu'à deux millions d’euros. 

"Des valises de billets". Des achats biens connus dans la région, mais qui doivent laisser "le moins de traces possibles", explique Antoine Jean, porte-parole de la confédération paysanne. "Ça peut être des valises de billets, mais ce sont aussi les centres de gestion et les banques, qui montent un 'dossier bidon' alors que l'on sait qu'une partie de l'argent va être détourné pour la reprise. Ce sont des pratiques mafieuses", dénonce-t-il.

Des conséquences dramatiques pour les jeunes. Ces pratiques ont des conséquences dramatiques et notamment pour les jeunes agriculteurs qui ne peuvent généralement pas emprunter de telles sommes. Julien a par exemple renoncé à son rêve de devenir cultivateur : "ça a arrêté mon projet, je ne pouvais pas lutter", explique-t-il. Pour lui, "ceux qui ont de grosses exploitations ont plus de moyens donc c'est une boucle sans fin".

"Tout le monde y participe". Si tout le monde connait la situation, rares sont ceux qui dans le milieu acceptent de s'exprimer sur le sujet. Jean-Bernard Bayard, président de la chambre d'agriculture du Nord-Pas-de-Calais avance que "ce schéma là est un schéma malsain. Tout le monde y participe d'une manière plus au moins occulte et tout le monde souhaite une clarification, mais personne ne s'en charge", déplore-t-il. Jean-Bernard Bayard en appelle désormais au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll pour légiférer le plus rapidement possible et mettre fin à ces pratiques.