Dans le Grand Paris, les maires réticents à l'interdiction des vieux véhicules diesel

Les vieux diesel seront bientôt bannis dans le Grand Paris.
Les vieux diesel seront bientôt bannis dans le Grand Paris. © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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Théo Maneval, édité par Margaux Baralon
Le 1er juillet prochain, les véhicules diesel de plus de 18 ans ne pourront plus circuler dans 79 communes. Mais les édiles rechignent à signer les arrêtés.

La mesure doit entrer en vigueur dans un mois tout juste : le 1er juillet, les véhicules diesel de plus de 18 ans ne pourront plus circuler dans les communes du Grand Paris, soit 79 villes au total, dans le périmètre de l'A86. Votée à l'automne par la métropole, cette initiative doit permettre de lutter contre la pollution.

Les maires freinent des quatre fers

Mais à un mois de la mise en oeuvre, moins de la moitié des maires ont signé les arrêtés municipaux pour la faire appliquer. Les édiles dénoncent le manque d'aides financières pour leurs administrés. La hausse des carburants avait été à l'origine du mouvement des "gilets jaunes", le sujet de la voiture est donc encore hautement inflammable. "Dans l'état actuel des choses, j'ai 7.000 véhicules, donc 7.000 propriétaires, à qui je dois expliquer demain qu'ils ne peuvent plus rouler à Saint-Denis", peste Laurent Russier, le maire communiste de la ville. "C'est souvent les plus modestes, ils n'ont jamais eu les moyens de changer de véhicule."

Les aides du gouvernement, "ça change rien du tout"

Harry, qui tient une triperie, fait chaque jour 60 kilomètres pour rallier son commerce depuis son domicile, dans un vieux Mercédès qui va tomber sous le coup de l'interdiction de circuler. Un "camion frigorifique de plus de 20 ans" qui lui a coûté 42.000 euros. "Ce qu'ils veulent, c'est nous obliger à acheter électrique ou hybride. Ça coûte le double", pointe-t-il. Et les aides promises par le gouvernement n'y changeront rien, selon lui. "Sur 42.000, ils vont nous donner combien ? 3.000 à tout casser. Ça change rien du tout !"

Le président LR du Grand Paris, Patrick Ollier, se donne deux ans pour tenter de convaincre encore édiles et automobilistes. Et promet, pour adoucir le coup, qu'il n'y aura pas de PV pour les conducteurs d'ici à 2021