C'est une mesure exceptionnelle qui vient d'être décidée à Bourges. Face au manque de médecins à l’hôpital, le ministère de la Santé a accepté la demande des députés du Cher de déployer la Réserve sanitaire. Ces réservistes ont l'habitude d'être appelés en cas de situation exceptionnelle, comme une catastrophe naturelle, une épidémie ou encore un attentat, mais là ils vont aller faire leur tour de garde aux urgences de Bourges. Une véritable bouffée d'oxygène pour Bertrand Moulin, qui travaille à l'Agence régionale de santé.
Des médecins actifs, des étudiants et des retraités. "Quand il y a encore un problème au niveau des plages de garde, à ce moment-là on fera appel à la Réserve sanitaire qui pourra nous dépêcher un médecin", explique-t-il au micro d'Europe 1. Des médecins actifs, des étudiants ou même des retraités pourront donc venir prêter main forte aux urgentistes qui sont parfois seuls pour assurer faire leur garde, dans une ville qui compte 100.000 habitants. "Mais il n'est pas question d'envoyer la cavalerie en disant : 'Voilà, on nous envoie des médecins pendant trois mois'. Ça doit rester une situation exceptionnelle et ça le restera", prévient Bertrand Moulin.
Le seul service des urgences qui fonctionne dans le Cher. "Une réserve, c'est quelque chose que l'on met en place pour faire face à une situation précaire", ajoute le docteur Thierry Stéphan. "Mais la phase normale c'est quand même que l'on fonctionne avec l'effectif complet dans nos services. Il faut absolument que l'on ait du personnel de santé dont les postes restent pérennisés. Dans le Cher, Bourges est le seul service des urgences qui fonctionne, il n'y a pas d'alternative", souffle-t-il. Alors pour maintenir la pression malgré cette mesure exceptionnelle, une marche blanche est organisée par les élus et les professionnels de santé samedi 2 juin.