Le Conseil d'État a suspendu vendredi l'obligation pour les Français rentrant de l'étranger de faire valoir des motifs "impérieux". 1:25
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Marion Gauthier, édité par Laetitia Drevet
Les Français revenant de l'étranger ne sont plus obligés de faire valoir des motifs "impérieux", la mesure ayant été suspendue vendredi par le Conseil d'Etat. Un "soulagement" pour Leïann, qui vit aux Etats-Unis depuis cinq ans, et attendait avec impatience de pouvoir retrouver ses proches. 

Les Français de l'étranger ne sont plus obligés de présenter un motif "impérieux" pour rentrer chez eux. "Le Conseil d'État juge disproportionné d'exiger un motif impérieux aux Français qui souhaitent rentrer, car l'impact de ces déplacements est mineur sur la propagation de l'épidémie de Covid-19", a annoncé l'institution vendredi dans un communiqué. "C’était vraiment un jour de fête, tout le monde était content", s'enthousiasme au micro d'Europe 1 Leïann, qui vit aux Etats-Unis depuis 5 ans.

"On n'oubliera pas cette trahison"

"On avait l'impression d'être des citoyens de seconde zone, alors c'est vraiment un soulagement. Mais on n'oubliera pas cette trahison", ajoute-elle, encore amère. Il y a quelques semaines, elle avait signé une pétition contre l'"injustice" faite aux Français de l’étranger. La pétition citait notamment un article de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui dispose que "toute personne a le droit (…) de revenir dans son pays". Certains signataires étaient allés jusqu'à lancer un recours en justice. 

Aujourd'hui tranquillisée, Leïann redoute toutefois que sa joie ne soit que de courte durée. "Un décret est invalidé mais un autre peut arriver très vite. Cette incertitude me pousse à vouloir rentrer en France ou au moins je serai auprès de famille, même s’il y a des mesures très restrictives."