Les pharmacies pourraient participé à la campagne de vaccination. 1:24
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Pierre Herbulot, édité par Laetitia Drevet
Alors que le gouvernement veut donner un coup d'accélérateur à la campagne de vaccination pour qu'un million de personnes reçoivent une injection d'ici la fin janvier, les pharmacies proposent de s'impliquer. En attendant le feu vert de l'exécutif, certaines officines préparent déjà leur dispositif.
REPORTAGE

Entre un rayon de crèmes pour les mains et un de pastilles pour la gorge, une petite porte est marquée "local de confidentialité". A l'intérieur trône un frigo "où on peut conserver les doses", explique l'une des pharmaciennes. Cette pharmacie de Rambouillet est prête à participer à la campagne de vaccination contre le coronavirus. Elle attend toutefois, comme une large partie de la profession, le feu vert des autorités sanitaires. 

"On a démontré l'implication des pharmaciens dans la gestion de la crise"

Lors d'une conférence de presse menée jeudi avec le Premier ministre, Olivier Véran a dit viser un "rythme de croisière" de "plusieurs dizaines de milliers" d'injections par jour afin d'enregistrer un million de vaccination d'ici la fin janvier. Formés depuis deux ans à la vaccination, à l'époque contre la grippe, les pharmaciens pourraient aider à atteindre cet objectif. "On a même envisagé d’agrandir un peu les locaux pour pouvoir doubler notre capacité de personnes à vacciner", explique Murielle Seguin, qui travaille dans cette pharmacie rambolitaine. 800 personnes y ont été vaccinées contre la grippe au cours des derniers hivers. 

Associer les pharmaciens à la stratégie vaccinale, c'est une question de logique pour Renaud Nadjahi, le patron de l'officine. "Je crois que l’on a démontré l’implication du pharmacien dans la gestion de la crise sanitaire. En partant des masques, en passant par les tests antigéniques et maintenant la vaccination. Je crois, j’espère, que cette possibilité sera donnée aussi aux pharmaciens." Ses clients sont du même avis, comme l'affirme celle qui attend le résultat d'un test antigénique : "Je suis complètement pour. J’ai autant confiance en mon pharmacien qu’en mon médecin."

"Accélérer et faciliter le parcours du patient"

"Quand on a la chance d’avoir un réseau pharmaceutique aussi dense, proche des patients, sans déficit démographique – car on est présent dans tous les villages, même dans les zones difficiles où il n’y a pas de médecin, il faut s’appuyer ce réseau !", insiste de son côté Gilles Bonnefond, le président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine.

"On a le savoir-faire. On va accélérer et faciliter le parcours du patient. Quand vous avez plus de 75 ans, on vous dit de ne surtout pas aller dans des endroits où il y a beaucoup de monde, éviter de trop sortir, et là, on voudrait les envoyer à partir du 18 janvier dans des 'vaccinodromes', où on concentrerait de la population. C’est un non-sens par rapport à ce qu’on préconise depuis des mois aux personnes âgées. En pharmacie, c’est beaucoup plus dilué et ça permet d’éviter la concentration", conclut-il.