Croix rouge coronavirus 1:50
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Théo Maneval, édité par Laetitia Drevet
Alors que la vaccination contre le Covid-19 s'accélère, un défi de taille attend encore les autorités sanitaires : comment mener une campagne efficace dans les déserts médicaux, loin des hôpitaux et des centres de vaccination ? Les cabinets itinérants de la Croix-Rouge pourrait servir à apporter les doses aux personnes âgées qui n'ont pas de moyen de se déplacer. Reportage dans les Deux-Sèvres. 
REPORTAGE

Vu de l’extérieur, c’est un simple minibus siglé "Croix-Rouge". De l’intérieur, c’est un cabinet médical presque comme les autres, muni d’un lit de de consultation et d’un frigo pour stocker les vaccins. A son bord, Camille Commergnac sillonne les Deux-Sèvres pour apporter des soins dans les déserts médicaux. L’association propose désormais de faire de même avec le vaccin contre le Covid-19.  Car si le défi logistique est déjà compliqué à relever dans les établissements de santé et les hôpitaux, comment organiser une campagne efficace dans les déserts médicaux ? Comment atteindre ces milliers de personnes âgées qui vivent chez elles, mais sont très peu mobiles ?

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Dans les départements particulièrement concernés, comme les Deux-Sèvres, également département le plus touché de Nouvelle-Aquitaine, la réflexion est lancée entre soignants et ARS. Les bus itinérants de la Croix-Rouge sont l’une des solutions envisagées.

"Avant on avait une pharmacie, mais aujourd'hui il n'y a plus rien"

"On peut aller dans les petites communes où les personnes ne peuvent pas se déplacer, s’installer sur les places du marché. On peut s’organiser par demi-journée, pour pouvoir couvrir le plus de lieux possibles", explique Camille Commergnac. L’idée plaît à Jeannette, 79 ans, qui habite Fenioux, dans l’est du département. Là-bas, il n’y a aucun transport en commun, et le premier centre vaccinal est loin. "C’est à Niort, à 30 km. Pour y aller, il faut trouver quelqu'un avec une voiture. Autrefois à Fenioux, il y avait une pharmacie, un médecin. Aujourd’hui plus rien. Ce serait bien si quelqu'un se déplaçait."

Les médecins manquent dans le département

Mais pour que l’idée voie le jour, il reste encore bien des défis pour la Croix Rouge. "Aujourd'hui, nous avons un médecin bénévole sur le département. Je ne pense pas qu'il pourrait être disponible tous les jours vu qu'il assure aussi des permanences. Donc si un médecin bénévole souhaite nous rejoindre, ce sera avec plaisir", glisse Camille Commergnac.

Sauf que les médecins manquent dans le département. Même à l’hôpital de Niort, ils sont plusieurs, comme le docteur Lefort, à être sortis de leur retraite pour venir vacciner. "Le vaccin, c'est le seul moyen de sortir de l'épidémie. Alors quand ils m'ont demandé si je voulais aider, j'ai dit oui. Si on veut reprendre une vie normale, il faut qu'il y ait 60% de gens vaccinés, c'est énorme. Il faut que tout le monde retrousse ses manches." Et aussi que les doses arrivent : 5.000 attendues aujourd’hui dans les Deux-Sèvres, ça reste moins que le nombre total de résidents en Ehapd.