Côte-d'Or : les lettres anonymes visant le maire venaient du premier adjoint

Les courriers, datés de janvier, avaient été adressées au procureur de la République, au rectorat, à la préfecture et à l'université, selon leur auteur.
Les courriers, datés de janvier, avaient été adressées au procureur de la République, au rectorat, à la préfecture et à l'université, selon leur auteur. © Capture d'écran Google Maps
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avec AFP
Le premier adjoint de Chenôve, près de Dijon, a reconnu avoir envoyé plusieurs lettres anonymes à propos d'un possible conflit d'intérêts visant le maire de la ville.

Des lettres anonymes dénonçant un possible conflit d'intérêts, visant le maire PS de Chenôve, près de Dijon, émanaient du premier adjoint. Le premier magistrat, qui y voit une manœuvre politicienne, lui a retiré ses délégations, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

L'adjoint a reconnu être l'auteur des lettres. "Je ne pouvais pas continuer à travailler avec quelqu'un qui emploie un tel procédé à mon encontre. J'espère pour Chenôve et pour lui-même qu'il prendra la seule décision qui vaille : la démission", a déclaré à l'AFP Thierry Falconnet, maire de cette commune de 14.000 habitants de la métropole de Dijon. L'élu, sa directrice de cabinet et un autre conseiller municipal, également visés par ces courriers, avaient porté plainte contre X, fin janvier pour dénonciation calomnieuse. En apprenant mardi que son premier adjoint Dominique Michel, entendu par la police, avait reconnu être l'auteur des lettres, le maire a décidé de lui retirer immédiatement ses délégations. Il mettra au vote du conseil municipal, le 9 avril, le retrait de sa qualité d'adjoint.

Un "lanceur d'alerte" ? Le maire croit à une manœuvre à l'approche des élections municipales de 2020 de celui qui est aussi secrétaire de la section locale du Parti socialiste. Une accusation balayée par son premier adjoint, qui reconnaît avoir écrit les lettres anonymes mais se "positionne comme un lanceur d'alerte". Les courriers, datés de janvier, avaient été adressées au procureur de la République, au rectorat, à la préfecture et à l'université, selon leur auteur. Ils concernaient une délibération du conseil municipal de 2016 portant sur le financement, à hauteur de 72.000 euros, d'un projet de recherche sur l'utilisation des nouvelles technologies dans les écoles, avec l'université de Dijon et le CNRS. Pour Dominique Michel, il y aurait un risque de conflit d'intérêt dans la mesure où le maire est inspecteur de l'éducation nationale et les autres personnes visées sont des universitaires. Le premier adjoint avait voté la délibération mais affirme avoir averti les intéressés.

Le parquet a indiqué de son côté avoir ouvert une procédure à la suite de la réception de la lettre anonyme et une autre à la suite des trois plaintes. Les premières investigations ont permis d'identifier l'auteur des lettres. Le ministère public envisage des "investigations destinées à préciser cette notion 'de conflit d'intérêt' et si cela est susceptible de poser difficulté du point de vue de la réglementation applicable" mais précise n'avoir pris pour l'heure aucune décision quant aux suite à donner à cette affaire.