Le recours a été rejeté ce mercredi par le tribunal administratif. 1:18
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Nathalie Chevance, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Ce recours avait été notamment lancé par Renaud Muselier, le président du conseil régional de PACA pour protester contre la fermeture totale des bars, restaurants et cafés de la métropole d'Aix-Marseille pour lutter contre la propagation du coronavirus dans ce territoire. 

Le recours déposé par des restaurateurs et la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, entre autres, contre l'arrêté imposant la fermeture totale pour 15 jours des bars et restaurants à Marseille et Aix-en-Provence a été rejeté mercredi par le tribunal administratif de Marseille. L'avocat de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), premier syndicat patronal des cafés, hôtels, restaurants, Grégory Nicolaï, a annoncé dans la foulée de cette décision son intention de saisir le Conseil d'État.

"Nous voulions être les alliés de l'ARS pour combattre le virus"

"J'essaie de garder mon calme, mais je vous assure que j'ai envie d'être très en colère, parce que la juge a préféré jeter les clients dans la rue avec tous les risques que ça représente, alors que nous voulions être les alliés de l'ARS (Agence régionale de santé) pour combattre le virus", a réagi de son côté Bernard Marty, président de l'Umih au micro d'Europe 1. "Nous nous réservons le droit d'aller plus loin sur le plan juridique, et pas seulement juridique", a-t-il ajouté en évoquant un recours devant le Conseil d'État. 

"L’arrêté est idiot et il ne va pas dans le sens de l’arrêt du virus, on a l’intension de faire en sorte qu’on puisse rouvrir dans des conditions sanitaires sérieuses. Nous allons continuer à nous battre."

"C'est une décision intolérable et incompréhensible qui fait de Marseille une ville morte", a estimé pour sa part Philippe Korcia, président de l'UPE 13 (Union pour les entreprises). "Je réinvite le président Macron à venir pour voir tout ce qui a été mis en place", a-t-il ajouté.

Une fermeture totale jusqu'au 11 octobre inclus

L'arrêté contesté vise à enrayer la propagation du Covid-19 dans les deux seules villes de France métropolitaine placées jusqu'à maintenant par le gouvernement en zone d'alerte maximale. Il a pris effet dimanche à minuit et est applicable jusqu'au 11 octobre compris, même s'il prévoit une clause de "revoyure" huit jours après son entrée en vigueur. Le recours collectif en référé-liberté avait été fait au nom de la région Paca, du département, de la métropole Aix-Marseille-Provence et de la ville d'Aix-en-Provence, ainsi que d'une vingtaine de restaurateurs et patrons de bars et de l'Umih.

"Rien, ni dans le dossier du préfet des Bouches-du-Rhône, ni dans l'avis de l'Agence régionale de santé, ne mentionne jamais le mot bar ou restaurant ! C'est magique", avait plaidé lors de l'audience mardi Me Nicolaï, rappelant que le secteur représentait 6.810 établissements dans le département, soit 21.926 emplois directs. Derrière Marseille et Aix-en-Provence, 11 villes dont Paris, Lyon, Nice ou Lille avaient été placées en zone d'alerte renforcée face à l'épidémie, lors des annonces d'Olivier Véran du 23 septembre. Dans ces villes, les bars doivent fermer à 22h, les restaurants pouvant eux servir jusqu'à minuit et demi.

Mercredi matin, la préfecture du Var a annoncé la fermeture des bars et restaurants de toutes les communes du département entre 00H00 et 06H00 du 1er au 15 octobre.