À Lille comme à Grenoble, Saint-Etienne et Lyon, l'heure est au placement en alerte maximale face à la propagation du coronavirus. Dès samedi, des mesures plus contraignantes sont donc instaurées, telles que la fermeture des bars pendant 15 jours. Une mesure contre laquelle les patrons et fournisseurs de bars sont vent debout, comme à Sodiboissons, qui emploie 104 salariés dans le Nord.
Dans l'entrepôt de 5.000 mètre carré, un peu moins grand qu'un terrain de football, Hervé se sent un peu seul dans son chariot élévateur. "Aujourd'hui, on est trois dans le dépôt, au lieu de six", décrit-il au micro d'Europe 1. "On a peur pour l'avenir, on se demande ce qui va se passer", ajoute-t-il.
"Les commandes sont au plus bas"
Car la quasi totalité des clients de cette entreprise sont des cafés, des hôtels, des restaurants, des boîtes de nuit, etc. "On les appelle pour prendre un peu de nouvelles. Ils ne veulent pas se projeter, du coup, même pour nous, c'est compliqué. Les commandes sont au plus bas, et on ne sait pas comment faire", explique Justine, télévendeuse.
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Des pertes, il y en a : les bars de la métropole lilloise représentent 15% du chiffre d'affaire. Ailleurs, dans la région, les gérants prennent peur et ajustent leur stock. Mais quelque soit la quantité vendue, les moyens sont les mêmes et c'est ça le problème, assure Laurent Pecqueur, directeur de Sodiboisson. "Quand vous partez avec un camion où il y a 15 clients à livrer, un client qui prend habituellement cinq futs et dix caisses, s'il prend deux futs cette semaine, les kilomètres sont les mêmes, les chauffeurs sont les mêmes, donc on va se retrouver dans des situations économiques où on va être dans le rouge. Ça va nous fragiliser", explique-t-il.
Pas de chômage partiel possible, pour ce patron, qui aimerait toucher des aides. Sauf que sa société ne perd pas assez d'argent pour en bénéficier.