Conseillère agricole tuée en Aveyron : l'agriculteur jugé irresponsable pénalement

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avec AFP , modifié à
La chambre de l'instruction s'est prononcée pour un internement psychiatrique de cet agriculteur de 47 ans. Il est également interdit de se rendre en Aveyron pendant une période de 15 ans.

L'agriculteur mis en examen pour l'assassinat le 17 février 2016 à Mayran dans l'Aveyron d'une jeune conseillère agricole a été jugé jeudi irresponsable pénalement par la cour d'appel de Montpellier. La chambre de l'instruction s'est prononcée pour un internement psychiatrique, jugeant, sur la base des rapports de quatre experts psychiatres, que l'homme de 47 ans ne pouvait être jugé devant une cour d'assises, son discernement étant aboli en raison d'une schizophrénie paranoïde et délirante.

"Une cicatrice" pour la famille de la victime. La cour d'appel a par ailleurs prononcé pendant une période de sûreté de 15 ans, l'interdiction de se rendre en Aveyron, d'entrer en contact avec la famille de la victime et de détenir une arme. L'interdiction de se rendre en Aveyron correspondait à une "forte attente" de la famille d'Elodie Bonnefille, a réagi Me Stéphane Mazars, leur avocat. Concernant l'irresponsabilité pénale, "ce n'est pas une surprise", a-t-il dit, tout en soulignant que cette affaire resterait pour la famille "une cicatrice". L'audience du 9 novembre, au cours de laquelle la famille avait pu voir Xavier Espinasse, avait eu une "vertu pédagogique", avait-il souligné.

Des propos incohérents. Les parents de la jeune femme qui réclamaient cette entrevue et militaient jusque là contre l'irresponsabilité pénale de l'agriculteur, "ont pu voir de visu son état psychiatrique", avait-t-il expliqué. Xavier Espinasse, dont l'avocate n'a pu être jointe jeudi, avait été mis en examen le 19 février 2016 pour "assassinat", la préméditation étant retenue. Dès sa garde à vue, les enquêteurs avaient noté ses propos incohérents et des motifs irrationnels. L'agriculteur avait notamment expliqué que depuis plusieurs jours, "des choses n'allaient pas chez les hommes et les animaux de la ferme" et qu'il "fallait" qu'il tue la jeune femme "pour que cela cesse".

Le corps de la jeune femme avait été retrouvé par les secours dans un étang, à 150 mètres de la ferme. L'autopsie avait conclu qu'elle avait été brutalement ceinturée, étranglée, puis noyée.