Collision mortelle avec un car scolaire : le routier condamné à trois ans et demi de prison

En novembre 2016, la collision entre le semi-remorque et le car scolaire avait fait un mort et deux blessés graves.
En novembre 2016, la collision entre le semi-remorque et le car scolaire avait fait un mort et deux blessés graves. © AFP
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avec AFP
Jugé en comparution immédiate, le chauffeur du poids lourd impliqué dans l'accident ayant fait un mort et deux blessés a écopé de trois ans et demi de prison, lundi soir.

Le conducteur du poids lourd impliqué dans un accident avec un car scolaire, qui avait fait un mort et deux blessés en novembre 2016 près d'Arras, dans le Pas-de-Calais, a été condamné lundi soir par le tribunal correctionnel d'Arras à trois ans et demi de prison ferme.

"Une faute de conduite impardonnable". La vice-procureure de la République, Élise Bozzolo, avait requis cinq ans de prison à l'encontre du conducteur, Grégory Vasseur, jugé en comparution immédiate pour homicide involontaire et blessures involontaires. "Il s'agit là d'une faute de conduite impardonnable (...) plusieurs alertes auraient dû fonctionner, il avait déjà ressenti de la fatigue, il avait déjà été aperçu zigzaguant sur la route, il avait la possibilité de s'arrêter avant ce temps d'absence suffisamment long pour percuter un arbre et le bus", a affirmé Élise Bozzolo lors de ses réquisitions.

Sous l'emprise d'héroïne. Selon l'enquête, Grégory Vasseur, qui lui-même avait été gravement blessé et hospitalisé dans l'accident, était sous l'emprise d'héroïne et de dérivés de morphine au moment de l'accident.  L'avocat du prévenu, Me Sébastien Blanchart, a dénoncé l'absence d'information judiciaire qui aurait permis, selon lui, de nouvelles expertises médicales mettant en avant une possible perte de conscience de son client au moment des faits. "Toutes les substances qu'on retrouve dans son sang sont disponibles dans le commerce. Et s'il avait fait un malaise ? S'il avait perdu connaissance ? S'il s'agissait d'un 44 tonnes sans personne au volant ?", a lancé Me Blanchart lors de sa plaidoirie, demandant la relaxe.

"Je ne mérite pas de pardon". "Je n'ai aucune excuse et je ne mérite pas de pardon, je me mets aussi à leur place, je suis désolée de ce qui s'est passé", a affirmé de son côté Grégory Vasseur, avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. Le 14 novembre, sur une route nationale à hauteur de Bavincourt-L'Arbret, une collision frontale avait eu lieu entre son poids lourd chargé de betteraves et un car de ramassage scolaire avec douze collégiens à bord. La conductrice du car, âgée de 47 ans, était décédée sur place et deux enfants de 13 ans, dont un a été amputé des pieds, avaient été blessés.  "Les premières constatations permettaient d'imputer au chauffeur du camion la responsabilité de l'accident, dès lors qu'il avait quitté sa voie de circulation pour une raison inconnue", selon le parquet.