"Chemise arrachée" : la CGT déboutée de son action contre Air France

© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP
Poursuivis pour violences, quatre ex-salariés d'Air France viennent d'être jugés en appel à Paris dans le cadre de cette affaire. 

La CGT, qui avait assigné Air France en justice, l'accusant d'avoir provoqué l'épisode de la "chemise arrachée" en ayant fermé la porte d'accès à son siège, a été déboutée vendredi de son action par le tribunal correctionnel de Bobigny.

Deux cadres dirigeants avaient été agressés, se retrouvant à moitié dénudés. La CGT et deux anciens salariés d'Air France avaient fait citer à comparaître la compagnie pour "délit d'immixtion dans un conflit social" après avoir échoué à obtenir que la responsabilité de la compagnie dans les violences ayant émaillé la fameuse manifestation du 5 octobre 2015 soit examinée par la justice en même temps que celle de ses militants. Elle estimait en effet que la compagnie, en fermant l'accès à son siège et en recrutant des vigiles pour sécuriser ses locaux, avait porté atteinte au droit de grève de ses salariés, privés de la possibilité de tenir un piquet de grève sur le parvis de leur entreprise. Et provoqué indirectement les violences qui s'étaient produites en marge de cette manifestation lors de laquelle deux cadres dirigeants avaient été agressés, se retrouvant à moitié dénudés.

Poursuivis pour violences, quatre ex-salariés d'Air France viennent d'être jugés en appel à Paris dans le cadre de cette affaire.  Sur ces quatre ex-salariés, contre lesquels l'accusation a requis trois à cinq mois de prison avec sursis (la décision sera rendue le 23 mai), deux d'entre eux avaient parallèlement décidé de poursuivre en justice la compagnie aérienne. Lors de l'audience fin janvier, le parquet avait estimé qu'Air France n'avait en rien voulu "empêcher une action syndicale" et qu'elle avait eu raison au contraire de prendre des mesures pour "assurer la sécurité" de son personnel.

Sans surprise, le tribunal a fait droit vendredi aux demandes de nullité avancées par la compagnie aérienne. "Air France salue cette décision qui marque un nouvel échec des manoeuvres qui visaient à lui imputer une part de responsabilité dans les événements" du 5 octobre, a-t-elle réagi dans un communiqué.