Allain Bougrain-Dubourg 1:05
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Louise Sallé
Après les annonces du gouvernement pour encadrer les pratiques de la chasse en France, les militants anti-chasse sont déçus. Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), dénonce même des "mesurettes" et déplore que le gouvernement n'est pas eu un seul mot sur le vivant.

Le gouvernement a enfin annoncé ses décisions pour mieux sécuriser la pratique de la chasse en France. Des mesures très attendues par les chasseurs mais aussi les anti-chasse. La secrétaire d'État à l'Écologie Bérangère Couillard a présenté les changements phares : la mise en place d'un délit d'alcoolémie, une formation renforcée pour les chasseurs ainsi que la mise place d'une application d'information pour le public. Après plusieurs mois de débats, ces mesures ne sont pas du tout du goût des réfractaires à la pratique de la chasse.

"Pas un mot sur la biodiversité"

Pour Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, l'État n'a annoncé que des "mesurettes". "La ministre n'a absolument pas dit si elle donnerait des moyens supplémentaires à l'Office français de la biodiversité, qui assure les missions de contrôle", souligne tout d'abord le président. "Ensuite, il y a la solution miracle qui serait une application permettant d'identifier les dangers. Je trouve que la démarche frise le mensonge", soutient-il.

Selon lui, cette application n'est qu'un écran de fumée. "D'abord parce que l'application n'est pas obligatoire et ensuite parce qu'elle ne passe pas partout en France. Enfin, parce que certains n'ont absolument pas envie d'être identifiés dans leur exercice de chasse."

Un des gros points noirs de ces annonces pour Allain Bougrain-Dubourg, c'est le manque d'annonces concernant les premiers concernés par la chasse, les animaux. "Pas un mot sur la biodiversité, sur le vivant. On relâche quand même 20 millions d'animaux élevés dans des conditions discutables, dans des élevages pour être lâchés devant les fusils", dénonce le militant associatif. "Chaque année, l'exécutif est passé à côté d'une formidable opportunité de réforme qui accouche d'un plan à la Raboliot."