Canicule : le domaine des Hospices de Beaune produira 10% de vin en moins cette année

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(Image d'illustration.) © © Sylvain Thomas / AFP
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Sophie Eychenne
Victime des épisodes de canicule et de la sécheresse, le domaine des Hospices de Beaune en Bourgogne prévoit que sa production de vin diminuera de 10% cette saison. Pour préserver leur domaine, les vignerons doivent se former à de nouvelles méthodes de culture.
REPORTAGE

Après deux épisodes de canicule et une période de sécheresse intense, les vignes et les chais souffrent particulièrement cette année. Alors que la saison des vendanges approche, le domaine des Hospices de Beaune, en Bourgogne, s’attend à récolter 10% de raisins en moins. Dans les vignes, plusieurs grappes ont grillé, constate au micro d’Europe 1 Ludivine Griveau, en charge de la gestion de l’exploitation : « On ne peut pas les sauver, ces fruits ressemblent à des raisins secs », déplore-t-elle.

Dans ce domaine viticole de 60 hectares, sur les pieds de vigne préservés du soleil, les grains sont déjà mûrs, gorgés de sucre grâce au soleil. C’est la promesse d’un très bon cru. Les saisonniers devront être très attentifs et rigoureux dans la coupe et le tri, qui se font à la main, grain par grain, pour garder le meilleur. Une fois en cuve, les vignerons doivent veiller à ce que le taux d’alcool du vin ne soit pas trop élevé.

Les vignerons plantent des raisins génétiquement modifiés ou relocalisent leurs vignobles

Conditions météorologiques obligent, cette année dans de nombreuses exploitations viticoles les vendanges démarreront plus tôt. Ludivine Griveau craint que le phénomène ne se reproduise les années suivantes. "Les modifications climatiques sont avérées", affirme-t-elle. "C’est moins confortable parce que chaque année nous sommes obligés de revoir nos méthodes culturales."

Contraints de cultiver la vigne différemment, les vignerons plantent parfois des vignes génétiquement modifiés ou relocalisent leurs vignobles. « En Amérique du Sud, la viticulture s’étend maintenant en montagne », illustre Hernan Ojeda, ingénieur à l’Institut National de la Recherche Agronomique. Grâce à l’altitude, les exploitations réussissent à échapper aux températures extrêmes. « En Europe, la viticulture va évoluer vers le Nord », prédit-il. C’est déjà le cas en France, qui accueille des vignobles dans le Pas-de-Calais, ou dans le sud de l’Angleterre.

Autre solution pour que le raisin résiste aux conditions climatiques : privilégier des cépages plus résistants à la chaleur. Se pose alors le problème des appellations, qui est un sujet extrêmement sensible dans le monde du vin.