Camp de migrants à Paris: nouvelle opération de contrôle de police avant une évacuation

Près de 2.000 personnes s'entassent sur les trottoirs des quartiers Jaurès et Stalingrad, à Paris.
Près de 2.000 personnes s'entassent sur les trottoirs des quartiers Jaurès et Stalingrad, à Paris. © JOEL SAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
Une opération de contrôle administratif s'est déroulée lundi matin, dans le camp de migrants du quartier de Stalingrad. Prémisse d'une évacuation dans la semaine selon Manuel Valls.

Le Premier ministre Manuel Valls l'avait indiqué : l'évacuation du camp de près de 2.000 migrants du quartier de Stalingrad à Paris sera traitée cette semaine. Dès lundi matin, une opération de "contrôle administratif" était en cours, prémisse d'une évacuation prochaine.

Vérification de situation administrative. L'objectif des autorités lors de ces opérations de contrôle est de vérifier la situation administrative (c'est-à-dire le droit au séjour) des occupants et l'état sanitaire du campement. Dénoncées par les collectifs de bénévoles, elles sont régulièrement pratiquées sur ces sites précaires installés en pleine rue, et sont distinctes des évacuations avec "mise à l'abri" menées par les services de l'Etat et la Ville de Paris. Lundi matin, deux cordons de CRS ont encerclé une grosse centaine de migrants, une partie sous le métro Jaurès, une autre au niveau du canal Saint-Martin où sont installés les Afghans.

"Pourquoi détruisent-ils nos maisons ?". Quelques militants brandissaient des pancartes "non aux rafles des migrants", tandis qu'un homme essayait de parler avec les policiers, dans un français correct: "Je partais à l'école aujourd'hui, j'avais examen à 10 heures, pourquoi moi aussi ?".  Dans son coin, une pelleteuse commençait son travail de déblayage des matelas et couvertures. "S'ils ne nous donnent pas d'abri, pourquoi détruisent-ils nos maisons ?", s'interrogeait un Afghan, tandis qu'un autre assurait: "Il ne me reste plus rien, je n'ai plus que mes vêtements, mes chaussures et mes documents". Depuis plusieurs semaines, un campement de migrants (Soudanais, Erythréens, Afghans...) s'est reconstitué dans ce quartier populaire de la capitale.

"Ce ne sont pas ceux de Calais". Le campement a beaucoup grossi ces derniers jours avec 2.000 personnes environ actuellement installées à même le macadam, un gonflement expliqué côté associatif par des reports depuis Calais où la "jungle" était démantelée. Mais, "ce ne sont pas ceux de Calais qui sont allés à Paris", a assuré samedi François Hollande, en promettant une évacuation rapide. Celle-ci pourrait intervenir dans les jours qui viennent, selon Bernard Cazeneuve. Pour empêcher la constitution de ces campements, la maire de Paris a décidé d'ouvrir un "centre d'accueil humanitaire", chargé de prendre en charge les migrants pendant quelques jours avant de les répartir sur des structures d'hébergement plus pérennes en régions: des Centres d'accueil et d'orientation (CAO) similaires à ceux qui ont accueilli les migrants de Calais.

Environ 5.000 migrants de la "jungle" ont été orientés vers des CAO au cours du démantèlement express mené la semaine dernière par les autorités, qui devaient finir de raser les baraquements encore sur la "Lande" lundi.