Calais : un migrant perd un œil lors de heurts avec les CRS, l'IGPN saisie

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Un migrant a été blessé lors de heurts entre une centaine de migrants, qui ont lancé des pierres en direction du cordon formé par une cinquantaine de CRS. Image d'illustration. © FRANÇOIS NASCIMBENI / AFP
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avec AFP , modifié à
"L'enquête est ciblée sur la blessure de cette personne et (savoir) si ça a une relation avec l'action de la police", a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer. 

La police des polices a été saisie après qu'un migrant a perdu un œil lors de heurts qui ont opposé migrants et CRS à Calais  jeudi au moment d'une "opération anti-squat", a-t-on appris mardi auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer. La brigade de sûreté urbaine enquête en parallèle sur les caillassages qui ont visé les CRS, blessant légèrement deux d'entre eux.

"Une relation avec l'action de la police". "Il y a blessures avec utilisation de moyens de police, c'est ce qui explique la saisie de l'IGPN (inspection générale de la police nationale)", a expliqué le parquet, confirmant une information de La Voix du Nord. "L'enquête est ciblée sur la blessure de cette personne et (savoir) si ça a une relation avec l'action de la police."

Des CRS visés par des pierres. Jeudi après-midi dans une zone industrielle, un migrant a été blessé lors de heurts entre une centaine de migrants, qui ont lancé des pierres en direction du cordon formé par une cinquantaine d'agents des forces de l'ordre, qui, après les sommations d'usage, ont tiré des gaz lacrymogènes. Les violences ont éclaté au moment où les autorités enlevaient tentes et cabanes des migrants, dans le bois à proximité.

"Des débris" retrouvés dans l’œil. Selon le parquet, le médecin légiste a estimé que le blessé, qui a déclaré être Érythréen, âgé de 16 ans, avait perdu son œil, impliquant "donc incapacité permanente". D'abord conduit à l'hôpital de Calais, le migrant a ensuite été transféré à Dunkerque. Une opération chirurgicale devait permettre "d'explorer la blessure et de retrouver des débris de quelque chose qui permettraient d'identifier le projectile". "Il est possible que ce soit une grenade (lacrymogène), tirée en parabole, qui n'ait pas explosé, ce qui fait qu'elle est retombée telle quelle sur la personne. C'est une possibilité. Il peut y avoir également un tir de balle de défense, mais là encore, il faudrait que ce soit un tir tendu, directement vers la personne, cela supposerait un tir à très courte distance, ce qui ne semble pas être le cas d'après les vidéos", a poursuivi le parquet.