Ça y est, les Beaujolais nouveaux 2017 sont arrivés

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avec Jean-Luc Boujon et AFP
Comme il est de tradition, les premières bouteilles de Beaujolais nouveau ont été débouchées dans la nuit de mercredi à jeudi. À quoi faut-il s'attendre cette année ?

A peine les douze coups de minuit ont-ils sonné que les Beaujolais nouveaux ont été débouchés à Beaujeu, dans le Rhône, capitale du vignoble où l'on se réjouit cette année de la montée en gamme d'un vin primeur souvent mal considéré. Les festivités se poursuivront ensuite, comme chaque 3e jeudi de novembre, en France et ailleurs dans le monde, du Japon aux Etats-Unis en passant par la Chine, la Belgique ou le Brésil où des bouteilles ont été acheminées.

Quel goût pour les Beaujolais cette année ?

Kiwi, framboise, cerise ? Le goût du Beaujolais nouveau est toujours l'objet de débats… souvent moqueurs. Cette année, les viticulteurs ont décidé de valoriser leur produit. "Quand on dit qu'il a un goût de raisin, c'est pour faire un pied-de-nez à ces histoires de goût de banane. Cette fois, on n'a pas de prédominance d'un fruit. On est sur des vins plus complexes", décrit Sébastien Coquard, président de la coopérative Agamy, à Bully, dans le Rhône, au micro d'Europe 1. Le millésime 2017 s'annonce donc "coloré, fruité" après une récolte en repli d'environ 30%, les vignes ayant souffert cette année du gel, puis de la grêle et enfin de la sécheresse. "On a eu un été sec, avec une sécheresse qui dure encore dans notre région. Les vendanges ont été très mûres, très concentrées, donc on a des vins assez structurés, très profonds, avec une complexité aromatique", assure Sébastien Coquard. 

Dans cette même démarche, l'interprofession prend soin, depuis l'an dernier, de parler des "Beaujolais nouveaux" et non plus du Beaujolais nouveau, pour mettre l'accent sur la qualité.

Comment se portent les ventes ?

"On aura encore sans doute cette année une légère érosion de nos ventes mais on n'a plus de prix cassés et on note une montée en gamme. Notre stratégie commence à payer", explique Dominique Piron, président d'InterBeaujolais, en regrettant au passage que certaines enseignes de la grande distribution ne jouent pas le jeu. 

 

En misant sur la qualité, les viticulteurs espèrent ainsi redorer l'image des Beaujolais. "Les Japonais, qui sont notre premier client (hors de France) avec environ six millions de bouteilles par an, veulent plus de diversité", souligne Dominique Piron. En 2016, la France a consommé 106.400 hectolitres de Beaujolais. D'autres marchés étrangers sont désormais recherchés par les producteurs.

Les vignerons misent aussi sur la "bistronomie" : "Il y a une jeune génération de restaurateurs qui sont preneurs car nos vins sont abordables et faciles à assortir en cuisine", explique le président d'InterBeaujolais. Après la folie des années 80, les ventes de Beaujolais nouveaux ne cessent de reculer depuis une quinzaine d'années. En 2016, il s'est tout de même vendu 25,2 millions de bouteilles (500.000 de moins qu'en 2015). L'an dernier, dans les supermarchés, l'opération Beaujolais nouveaux a généré un chiffre d'affaires de 22 millions d'euros, dont 17 millions d'euros les trois premiers jours, rappelle le site spécialisé Rayon Boissons.