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T.M. , modifié à
Bernard Thibault, an­cien se­cré­taire gé­né­ral de la CGT et auteur de "La Troisième Guerre mondiale est sociale", s'est exprimé sur Europe 1 au sujet de "Nuit debout" et de la loi El Khomri.

"Je souhaite que les citoyens interviennent dans les débats sur notre avenir". Bernard Thibault, an­cien se­cré­taire gé­né­ral de la CGT et membre du conseil d’administration de l'Or­ga­ni­sa­tion in­ter­na­tio­nale du tra­vail (OIT), a réagi sur Europe 1 aux différents mouvements de mobilisation sociale en France, et notamment "Nuit debout". "Il n’y a rien de pire que de se laisser imposer par quelques responsables politiques l'explication, tous les matins, de ce qui est bon pour le pays, quoi qu’on en pense. La démocratie, ce n’est pas ça. J’aspire à ce qu’il y ait tout un tas de débats et de lieux de réflexion. J’espère que ce sera constructif pour l’avenir", confie sur Europe 1 l'auteur de La Troisième Guerre mondiale est sociale, publié vendredi aux éditions de l'Atelier.

Sur la loi El Khomri. Autre mouvement social, la mobilisation contre la loi Travail. Un projet de loi annoncé "sans réelle concertation avec les syndicats", regrette Bernard Thibault. "Rien que pour la démarche qu’a initiée le gouvernement dans l’annonce de ce projet de loi, c’est inacceptable. C’est inacceptable que tous les syndicats aient été mis devant le fait accompli, face à 130 pages de modifications du Code du travail. Il n’y a aucun pays où on accepterait que cela se produise ainsi", dénonce-t-il.

Référendum d'entreprise. Parmi les aspects de la loi contestés par l'ancien secrétaire général de la CGT, le dispositif modifiant les modalités des référendums d'entreprise. Actuellement, pour qu'un accord soit valide, il doit recueillir soit la signature de syndicats ayant obtenu au moins 50% des voix aux élections professionnelles, soit la signature de syndicats représentant 30% des salariés, mais à condition que les syndicats majoritaires ne s'y opposent pas. Avec le nouveau référendum, une entreprise pourra contourner le ou les syndicats majoritaire(s), à condition de s’appuyer sur un syndicat pesant au moins 30% des suffrages. "Il suffit que le PDG de la Fnac soit en colère pour qu’on modifie la loi. Où est-on ? Ne nous racontons pas d’histoires : on instaure le référendum pour contester la démocratie représentative sur le plan syndical. On imagine si on faisait la même chose sur le plan politique ?"