Bayonne : un des principaux chefs présumés de l'ETA, Mikel Irastorza, remis en liberté

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Mikel Irastorza avait été interpellé en novembre 2016 en France. © GAIZKA IROZ / AFP
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avec AFP , modifié à
L'un des derniers chefs présumés de l'organisation séparatiste basque, Mikel Irastorza, est sorti de prison et a regagné mardi le pays basque français sous contrôle judiciaire.

Mikel Irastorza, considéré comme l'un des derniers chefs présumés de l'organisation séparatiste basque espagnole ETA, a été libéré mardi sous contrôle judiciaire strict, dans l'attente de son jugement pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". "Il a été libéré, mardi à l'aube, de la prison de Fleury-Mérogis et il est arrivé en gare de Bayonne peu avant 14 heures", a indiqué Mertxe Colina, militante basque et membre de Bake Bidea, collectif "pour un processus de paix au Pays Basque".

Un bracelet électronique. Selon Mertxe Colina, Mikel Irastorza porte un bracelet électronique et est soumis à des conditions strictes de liberté conditionnelle en attente de son jugement. D'après le site d'informations locales Mediabask, plusieurs personnes sont venues accueillir Mikel Irastorza mardi matin en gare de Bayonne. 

Mikel Irastorza, 42 ans, originaire de Saint-Sébastien, en Espagne, était en fuite depuis 2008 lorsqu'il avait été interpellé en novembre 2016 dans la maison d'un couple qui l'hébergeait à Ascain, dans les Pyrénées-Atlantiques. À l'époque, le ministère espagnol de l'Intérieur l'avait présenté comme "le plus haut dirigeant du groupe terroriste ETA qui échappait à la justice". Il aurait succédé en 2015 à Iratxe Sorzabal et David Pla, deux dirigeants présumés d'ETA arrêtés en septembre 2015.

Plus de 800 morts imputés à l'organisation. L'ETA, née en 1959 dans la lutte contre le franquisme, a renoncé en octobre 2011 à la lutte armée, après 43 ans de violences au nom de l'indépendance du Pays basque et de la Navarre. Au total, 829 morts lui sont imputés, tandis qu'au moins 62 de ses militants ont été tués par des groupes parapoliciers. Le 8 avril dernier, l'ETA a livré aux autorités françaises une liste de huit caches d'armes, toutes situées dans les Pyrénées-Atlantiques, un geste salué par Paris mais jugé insuffisant pour l'Espagne, qui a appelé l'organisation à s'autodissoudre.