Bagnolet : le maire réquisitionne des bureaux vacants pour loger des travailleurs migrants

Le maire de Bagnolet a réquisitionné des locaux vacants de la CPAM pour éviter aux 90 travailleurs migrants qui y étaient installés d'en être expulsés
Le maire de Bagnolet a réquisitionné des locaux vacants de la CPAM pour éviter aux 90 travailleurs migrants qui y étaient installés d'en être expulsés © FRED DUFOUR / AFP
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avec AFP , modifié à
Le maire socialiste de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, a réquisitionné des locaux vacants de la CPAM pour y loger les 90 travailleurs migrants qui y habitaient depuis fin septembre. 

Le maire PS de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, a réquisitionné lundi des locaux de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) pour empêcher l'expulsion de près de 90 travailleurs migrants qui y habitent depuis fin septembre.

Une procédure d'expulsion engagée par la CPAM. "Les locaux vacants (...) appartenant à la Caisse primaire d'assurance maladie sont réquisitionnés afin d'assurer le logement des membres d'un collectif de travailleurs migrants", est-il écrit dans un arrêté municipal, confirmant une information du Parisien. Depuis fin septembre, près de 90 travailleurs migrants ont investi à Bagnolet les locaux de la CPAM, qui a depuis engagé une procédure devant la justice en vue de leur expulsion. 

Celle-ci "conduirait nécessairement les 90 membres du collectif à occuper le domaine public et générerait un trouble à l'ordre public qu'il convient de prévenir", s'inquiète le maire Toni di Martino dans l'arrêté. Les 90 résidents font partie du collectif de travailleurs migrants dénommé "Les Baras" qui errent depuis plusieurs années sur la commune de Bagnolet et aux alentours.

Une situation similaire à Montreuil qui s'est terminée par une expulsion. Fin septembre, le maire PCF de Montreuil, la commune voisine, avait lui aussi réquisitionné des bureaux inoccupés appartenant à l'État pour y loger 150 travailleurs migrants qui vivaient dans un foyer aux conditions indignes.

Mi-octobre, la réquisition du maire avait été jugée illégale par le tribunal administratif de Paris, qui avait toutefois reconnu la dangerosité du foyer dans un autre jugement. À la suite de cette bataille juridique entre la mairie et la préfecture de Seine-Saint-Denis, cette dernière a annoncé mercredi la réquisition d'un terrain sur la commune pour reloger temporairement les habitants du foyer.