Axel Kahn est généticien. 1:27
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Marianne Skorpis , modifié à
Le célèbre généticien a expliqué pourquoi, selon lui, la congélation d'ovocytes devrait être autorisée dans l'Hexagone.

La congélation et la vitrification d’ovocytes sont des sujets qui divisent les Français. Sur dix personnes interrogées, six sont d’entre elles sont opposées à la légalisation de la vitrification pour des raisons non médicales pour les femmes voulant devenir mères plus tard, selon un sondage de l'institut Odoxa réalisé pour la clinique Eugin, un centre de fertilité privé situé en Espagne. Invité de David Abiker samedi dans C’est arrivé cette semaine sur Europe 1, le généticien Axel Kahn a plaidé pour la levée de l’interdiction de ces techniques en France, qui ne sont pour l’instant autorisées qu’à des fins médicales - lorsque les femmes risquent de devenir stériles à cause d’une chimiothérapie ou d’une ovariectomie. 

"Une société de liberté". "Je suis favorable à la levée de l’interdiction de la vitrification des ovocytes. Nous sommes dans une société de liberté, où les femmes peuvent gérer leur carrière et leur vie personnelle", estime-t-il C’est en effet la congélation d’ovocytes à des fins personnelles et professionnelles qui fait polémique, notamment lorsque de futures mères veulent se consacrer à leur carrière ou qu’elles envisagent d’avoir des enfants après leur ménopause. "De quel droit va-t-on interdire cela, alors qu’on peut le faire ? Pourquoi va-t-on imposer aux femmes qui veulent le faire d’aller en Espagne, ou en Belgique, ou en Angleterre ? Honnêtement, on est totalement incapable de trouver une raison pour l’interdire", a insisté Axel Kahn.

Facebook et Google. Selon le généticien, la congélation des ovocytes ne relève pas de choix familiaux et doit être dissociée des débats sur la famille, comme il y en a eu en 2013 pendant la Manif pour tous. Aux Etats-Unis, de grandes entreprises comme Google ou Facebook proposent déjà d’aider leurs salariées à congeler leurs ovocytes. "Une possibilité qui ne doit pas leur être imposée", avertit l’ancien président de l’université Paris 5 : "cela pose problème quand l’employeur fait pression pour que les femmes aient des enfants plus tard".

Donner au Téléthon, "ça sert". Le scientifique a également lancé un vibrant plaidoyer pour le Téléthon 2015, qui a débuté vendredi : "quand je regarde les progrès qui ont été réalisés, en connaissance des maladies et en possibilité de traitement des maladies, je dis à tous ceux qui hésitent à donner : 'si vous donnez au Téléthon, nous en avons la preuve, ça sert'".