Avec les fortes chaleurs, les risques d’éboulements en montagne se multiplient

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Image d'illustration. © VLADIMIR SIMICEK / AFP
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Rémi Pierre, édité par Grégoire Martinez , modifié à
Avec la réduction des terrains gelés en permanence qui font office de "ciment de la montagne", les éboulements sont de plus en plus fréquents. 

Les fortes températures de ces derniers jours ont des conséquences inattendues : elles ont fragilisé les montagnes et provoqué des accidents. Un alpiniste a été tué par une chute de pierre vendredi dans la dent du Géant et depuis quelques jours l'accès au Mont Blanc par le couloir du Goûter est fortement déconseillé pour risque de chutes de pierres.

La glace, "ciment des montagnes". "Même si la conséquence la plus visible du réchauffement climatique est la fonte des glaces, ce n'est pas la plus inquiétante. "On a également des changements au niveau des arêtes et des parois rocheuses avec ce que l'on appelle la dégradation du permafrost, c'est le réchauffement des terrains gelés en permanence, et la glace qui autrefois stabilisait la haute montage a tendance à disparaître", explique Ludovic Ravanelle, géomorphologue et membre de la compagnie des guides de Chamonix. "C'est comme un ciment, d'ailleurs on parle de béton de glace, et si on fait fondre le ciment des montagnes, les secteurs qui étaient complètement glacés et très stables deviennent extrêmement instables", poursuit-il.

Accélération du phénomène. Dans la vallée, le phénomène le plus spectaculaire remonte à 2005 avec l'effondrement du pilier Bonatti et ses 292.000m3 de roche, mais depuis la tendance s'accélère. "On a déjà montré une augmentation de la fréquence des éboulements et des écroulements et là on montre également une augmentation des volumes. On commence aujourd'hui à voir, dans les Alpes, des morceaux de plusieurs millions de mètres cubes se déstabiliser. Ça a été le cas à la fin du mois d'août 2017 en Suisse dans le Canton des Grisons où un événement de 3,1 millions de m3 a provoqué une coulée de boue qui a partiellement détruit un village", prévient Ludovic Ravanelle. Avec la canicule de cet été, d'importants éboulements pourraient avoir lieu dès cet automne.