Avalanches : Europe 1 a assisté à un exercice de sauvetage en haute montagne

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Frédéric Michel, édité par Romain David , modifié à
VIDÉO- À l'approche des vacances d'hiver, temps fort de la saison de ski, la fédération nationale des sapeurs-pompiers multiplie les entraînements dans les Hautes-Alpes pour pouvoir agir au mieux en cas d'avalanche. 
REPORTAGE

Dans une semaine débutent les vacances de février. Tandis que les stations de ski se préparent à accueillir de nombreux vacanciers, les pompiers eux aussi s’entraînent. Car si la montagne est un espace de loisirs, elle reste indomptable et chaque année, les sapeurs-pompiers de France y réalisent quelque 5.000 opérations de secours. Europe 1 a pu suivre l’un de leurs exercices de préparation, à 2.000 mètres d’altitude, sur les pentes enneigées du col du Lautaret, dans les Hautes-Alpes.

Dans ce décor tout blanc, une trentaine de sapeurs-pompiers spécialisés dans les secours en montagne a simulé jeudi, appuyés d’un hélicoptère, une grande opération de secours. Le scénario : une avalanche, avec trois victimes.

Un secouriste à quatre pattes. Chaque geste a été minutieusement répété car en montagne, dans ce type de situation, chaque minute compte. Au bout de quinze minutes passées sous une avalanche, les chances de survie de la victime diminuent de 80%. "Il y a une chronologie à respecter. En première intention, si on en a les moyens, on met un chien, parce qu’il a une capacité de travail spectaculaire", explique à Europe 1 le capitaine Philippe Auvaro.

"Le chien reste le moyen le plus efficace pour retrouver une personne ensevelie sous une avalanche", abonde Florian Astier, maître-chien au centre de secours principal de Briançon. "Pour lui, c’est vraiment un jeu d’aller chercher quelqu'un sous la neige. Le chien est capable de déceler les effluves qui sortent du manteau neigeux. Il va ensuite nous indiquer l’endroit par un grattage. Quand il aboie, c’est sûr, il y a quelqu'un."

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Le flair du chien est un instrument redoutable pour parvenir à localiser une personne prisonnière d'une coulée de neige. ©Frédéric Michel pour Europe 1

Le renfort de la technologie. Les secouristes peuvent aussi utiliser des détecteurs de victimes d’avalanche. "C’est un autre type de recherches. On suppose que la victime a aussi ce genre d’appareil. Il est indispensable, mais il doit être accompagné d’une sonde et d’une pelle. C’est un triptyque dont on ne peut jamais se séparer", explique un pompier. Les secouristes avancent sur la coulée, munies de sondes à avalanche, sorte de perches dépliables de plusieurs mètres de long, qu’ils enfoncent dans la couche neigeuse pour avoir un contact avec la victime.

"Technicité, expérience et connaissance du territoire". Pour être préparé à toute situation, la formation reste essentielle, comme l’explique le colonel Grégory Allione, président la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. "L’entraînement est primordial parce que c’est un environnement exigeant. Et lorsqu’il y a de l’exigence, il faut de la solidarité, un groupe, une équipe. Ça se cultive et ça se travaille", insiste-t-il.

"Les 5.000 interventions en montagne pour les sapeurs nécessitent technicité, expérience et connaissance du territoire. Les sapeurs-pompiers ont une connaissance du territoire parce qu’ils y vivent : ils sont sapeurs-pompiers volontaires, guides de haute montagne ou moniteurs de ski", poursuit le colonel Allione. "Le secours en montagne, ce n’est pas uniquement l’hélicoptère, c’est aussi de la marche à pied, dans des conditions difficiles, pour aller récupérer des randonneurs perdus ou des gens en difficulté", détaille-t-il.

" Les premiers acteurs du secours sont les membres du groupe ou les témoins victimes de l’avalanche "

Quel comportement adopter lors d’une avalanche ? Mais en attendant l’arrivée des secours, les victimes elles-mêmes doivent bien souvent, par la force des choses, s’improviser sauveteurs. "Les quinze premières minutes, plus ou moins, sont déterminantes pour retrouver une personne vivante. Donc, les premiers acteurs du secours sont les membres du groupe ou les témoins victimes de l’avalanche", pointe Pascal Strappazzon, pompier en Haute-Savoie et conseiller technique national en matière de secours en montagne. "Il faut qu’il y ait un leader qui se détache du groupe quand il y a une personne ou deux d’ensevelies, et qui prenne la direction de la recherche, immédiatement, avant même d’appeler les secours."

Le mieux reste encore de faire preuve de vigilance : partir en montagne, c’est partir équipé et s’être renseigné au préalable sur les conditions météorologiques et le risque d’avalanche. Et pour rappel : à la montagne, on fait le 112 pour joindre les secours.