IMAGES EXCLUSIVES - Au fond des océans, le corail se meurt

Fini les couleurs vives, vive le blanc

Les coraux blanchissent sous l'effet de l'augmentation de la température des océans. Soumis à un stress thermique, ces animaux expulsent les algues symbiotiques qui le nourrissent. Ces algues leur apportant des nutriments, mais aussi leur couleur vive, leur absence entraîne le blanchiment du corail.

Alexis Rosenfeld / Divergence Images

Quand la mer devient cimetière

Ce phénomène de blanchiment est naturel au départ, et permet un renouvellement normal de l'écosystème durant quelques semaines. Si la température de l'eau diminue, alors les algues symbiotiques seront réintégrées aux coraux, qui reprendront leurs couleurs. Mais avec le réchauffement climatique, ces périodes de blanchiment sont de plus en plus nombreuses et ne laissent pas le temps au corail de s'en remettre. Or, si le stress thermique perdure, l'animal est voué à mourir. Il n'en restera que le squelette.

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La mort du corail

Pour ce corail Pocillopora, photographié au large de l'île de Moorea, en Polynésie française, il est trop tard. Après avoir blanchi, il commence à être colonisé par des algues brunes, signe qu'il est mort.

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Travail scientifique

Yann Lacube, ingénieur d'étude au Centre de recherches insulaires et observatoire de l'environnement (CRIOBE), l'un des plus éminents laboratoires spécialisé dans l'étude des écosystèmes coralliens, numérote ici certains coraux. Des prélèvements seront ensuite effectués pour récupérer l'ADN des animaux. S'ils ne meurent pas au terme de plusieurs mois d'observation, étudier leur ADN permettra de comprendre pourquoi, génétiquement, ils ont survécu.

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Arbres à coraux

Le CRIOBE s'apprête à faire des relevés sur ces arbres à coraux. Une quarantaine a été installée pour mieux observer les animaux. Certains ont blanchi, d'autres sont morts, d'autres encore n'ont pas été impactés du tout par le stress thermique.

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Biologiste en repérage

Yann Lacube effectue des relevés sur les arbres à coraux. Ce sont les animaux qui ne semblent pas subir les conséquences du réchauffement des océans qui l'intéressent particulièrement. Ces "super coraux" pourraient permettre de restaurer les récifs coralliens.

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Pépinière à coraux

Les relevés sont aussi effectués dans une pépinière, qui accueille des boutures de "super coraux". C'est là que sont étudiées les capacités de résilience du corail. Avec comme question principale : comment l'animal peut-il s'adapter aux changements climatiques et y survivre ?

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Opération sauvetage

À la tête du programme de recherche depuis plusieurs années, Serge Planes du CNRS et Laetitia Hedouin du CRIOBE, espèrent percer le mystère génétique des "super coraux". Avec en ligne de mire la possibilité, peut-être, de s'en servir pour restaurer les récifs coralliens décimés.

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À cause des changements climatiques, les récifs coralliens sont menacés de disparition. Le photographe Alexis Rosenfeld est allé à la rencontre de scientifiques qui étudient le phénomène.

C'est l'une des conséquences du changement climatique : au fond des mers, à l'honneur samedi pour la journée mondiale des océans, le corail se meurt. L'augmentation de la température des océans déclenche un stress thermique chez les récifs coralliens, qui blanchissent peu à peu et peuvent mourir.

L'analyse des "super coraux"

Le photojournaliste Alexis Rosenfeld, spécialisé dans la photo des fonds marins, est allé à la rencontre d'une équipe de scientifiques qui, dans les eaux de la Polynésie français, au large de l'île de Moorea, étudient ce phénomène. Les chercheurs se penchent notamment sur des coraux plus résistants que les autres, qui survivent à ces changements climatiques. Une analyse génétique de ces "super coraux" doit permettre de comprendre d'où leur vient cette résistance et, à termes, de les bouturer pour tenter de restaurer les récifs partout dans le monde.

De son côté, Alexis Rosenfeld espère attirer l'attention de l'opinion publique sur ce qui est "le premier témoignage du réchauffement climatique" en photographiant ces coraux. "On a tous un rôle à jouer. Nos actions à terre ont un impact sur ce qui se passe sous la mer."