Attentats en Europe : "Vivre avec, c'est savoir s'adapter"

Pour Thibault de Montbrial, avocat au barreau de Paris, invité lundi sur Europe 1, la France comme l'Angleterre doivent savoir s'adapter.
Pour Thibault de Montbrial, avocat au barreau de Paris, invité lundi sur Europe 1, la France comme l'Angleterre doivent savoir s'adapter. © Europe 1
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avec AFP , modifié à
Thibault de Montbrial, avocat au barreau de Paris, invité lundi sur Europe 1, a assuré lundi qu'il était nécessaire pour la France de s'adapter sur le plan législatif et sécuritaire pour lutter efficacement contre le terrorisme. 
INTERVIEW

Vivre avec les attaques terroristes, "ce n'est pas juste allumer des bougies et faire des prières, c'est savoir s'adapter. Savoir être capable de regarder les yeux dans les yeux ceux qui nous attaquent, de comprendre que la logique de l'islam radical est une logique de conquête. Ils sont là pour nous détruire et ils ne cessent pas de le dire dans leurs discours sur les réseaux sociaux notamment". Sur Europe 1, lundi matin, deux jours après l'attentat survenu à Londres, faisant au moins sept morts, Thibault de Montbrial, avocat au barreau de Paris et président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure, a estimé qu'il fallait aller plus loin dans la lutte contre le terrorisme.

"Donner la capacité de riposter par le feu". "La lutte contre le groupe État islamique, c'est un cheval à trois pattes", étaye-t-il. "La première patte, c'est l'anticipation, le renseignement, il faut tout faire pour éviter les attentats. La deuxième, c'est la sécurité, il faut être adulte, donner la capacité de riposter par le feu le plus vite possible. Cela permet de limiter le nombre de morts", explique l'avocat.

"Être beaucoup plus intransigeant". "Et la troisième patte, c'est une logique politique : combattre avec détermination l'islamisme radical. Il faut oser dire que le salafisme est l'antichambre du terrorisme. Il faut aller beaucoup plus loin et être beaucoup plus intransigeant avec les gens qui ne sont pas dans la violence mais qui sont dans l'antichambre de cette violence", plaide-t-il.

"Savoir détecter des signaux". Selon lui, s'adapter concerne aussi le mode de vie des citoyens. "Cela ne veut pas seulement dire 'je vais boire une bière en terrasse', mais dire 'je vais en terrasse prendre une bière mais j'ai un minimum d'anticipation et je suis capable de déceler des signaux faibles qui peuvent être des signaux précurseurs d'une attaque'", précise-t-il. "Il faut que notre population soit éduquée à ces questions. Cela fait partie des grands chantiers des années qui viennent. Il faut s'adapter pour ne pas renoncer mais pour dominer."