Ain : licenciée pour avoir volé un parapluie cassé

© MEHDI FEDOUACH / AFP
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Une employée de l'Office public de l'habitat de l'Ain a été licenciée pour le prétendu vol d'un parapluie cassé d'une de ses collègues. La Cour de Cassation a annulé cette décision le 17 août dernier. 

Elle va finalement conserver son travail à l'Office public national de l'Ain. Brigitte*, assistante dans cette structure,  luttait contre son employeur depuis trois ans. Trois années passées de recours en recours pour contester le licenciement surréaliste dont elle avait été l'objet le 12 avril 2012. Ce soir-là, en quittant ses bureaux, Brigitte trouve un parapluie dans le hall de l'immeuble. Le croyant abandonné, elle s'en empare, puis constate rapidement que le pépin complètement détraqué est inutilisable. Arrivée chez elle, elle le jette. Sans se douter que cette histoire anecdotique va la suivre pendant tant d'années, comme le rapporte Le Monde

Quatre ans de marathon devant les tribunaux. Car les caméras de surveillance des bureaux ont filmé la scène. Informée, la direction convoque alors Brigitte pour en entretien préalable à un licenciement pour faute grave, licenciement officialisé le 16 mai 2012. Depuis, Brigitte a enchaîné les recours : en février 2015 à la cour d'appel de Lyon, où on lui notifie qu'elle a commis un "vol caractérisé" et que sa faute est donc "avérée". En revanche, la cour d'appel estime que "le licenciement constitue une sanction disproportionnée à la faute commise", et qu'il est donc "privé de cause réelle et sérieuse".

La Cour de cassation la rétablit dans ses droits. Une conclusion qui ne plaît guère à son employeur, qui se pourvoit alors en cassation. Il est débouté, et la Cour confirme l'arrêt de la cour d'appel. Le cauchemar de Brigitte a donc pris fin le 13 juillet dernier. Un soulagement pour cette mère de deux enfants, dont l'amertume n'est pas estompée : "Cette affaire m’a bouffé plus de quatre ans de ma vie et m’a rendue malade."