Aide à la Guyane : "Pas une question de chiffres mais de priorités", estime Taubira

"Je ne commenterai pas les propos du Premier ministre", a souligné Christiane Taubira.
"Je ne commenterai pas les propos du Premier ministre", a souligné Christiane Taubira. © Jewel Samad / AFP
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avec AFP , modifié à
Sans désavouer directement Bernard Cazeneuve qui a qualifié la demande d'aide financière de 2,5 milliards "d'irréaliste", Christiane Taubira estime qu'il ne s'agit pas que d'une "question de somme".

L'ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira, a estimé lundi près de Toulouse que l'aide à apporter à la Guyane n'était pas "une question de chiffres mais de priorités". L'ancienne députée de Guyane était interrogée sur le refus du gouvernement d'accéder à la demande du collectif "Pou La Gwiyann dékolé" regroupant les mouvements protestataires, qui exige 2,5 milliards d'euros pour le développement du territoire.

Refus de commenter les propos de Bernard Cazeneuve. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a appelé lundi à "poursuivre le dialogue" en Guyane, actuellement interrompu avec les meneurs du mouvement social, tout en refusant de "promettre des aides financières (...) irréalistes". "Je ne commenterai pas les propos du Premier ministre", a déclaré Christiane Taubira lors de point-presse à Colomiers, près de Toulouse, avant un meeting de soutien au candidat socialiste Benoît Hamon en soirée à Saint-Gaudens, en Haute-Garonne.

"Apporter des réponses à la jeunesse". Interrogée sur les 2,5 milliards réclamés par le collectif guyanais, l'ancienne ministre a répondu que "ce n'est pas juste une question de somme mais de priorités et d'appréciation de ce que coûtent ces priorités". Elle a listé les nombreux problèmes dont souffre la Guyane actuellement, notamment que "plus de la moitié de la population n'a pas 25 ans". "Il faut apporter des réponses à la jeunesse", a-t-elle insisté. "La responsabilité de l'État est de s'assurer que, sur les territoires de la République, l'égalité et la citoyenneté soient réelles".  "Il est évident que ce n'est pas le cas dans l'ensemble des territoires. Il y a un problème de santé : nous n'avons que deux hôpitaux. Et il y a de gros problèmes de formation, d'intégration des jeunes", selon elle. Elle a aussi évoqué "l'insuffisance du service public à suivre le rythme de la croissance démographique". Ce n'est pas un reproche par rapport à l'institution mais c'est une nécessité", a-t-elle estimé.