Affaire Théo : la vidéo de l'interpellation "rétablit la vérité" selon la police

Europe 1 a diffusé lundi les images de l'interpellation de Théo à Aulnay-sous-Bois.
Europe 1 a diffusé lundi les images de l'interpellation de Théo à Aulnay-sous-Bois. © EUROPE 1
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avec AFP , modifié à
Deux syndicats de police ont estimé que Théo "a menti sur les faits", après la diffusion lundi par Europe 1 de la vidéo de l'interpellation du jeune homme. 

La diffusion de la vidéo de l'interpellation de Théo, gravement blessé à l'anus il y a un an à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, innocente les policiers mis en cause, selon deux syndicats de police. L'extrait de vidéosurveillance, diffusé lundi par Europe 1, "rétablit la vérité", s'est félicité mercredi le syndicat Alternative Police CFDT. "Elle démontre que le dénommé Théo a menti sur les faits et qu'il a manifesté une attitude particulièrement violente à l'encontre des policiers lors de son interpellation", ajoute le syndicat, pour qui les conditions d'intervention, "très difficiles", prouvent "l'absence totale de volonté" des policiers de le blesser.

Pour le syndicat Unsa-police, la diffusion de la vidéosurveillance "lève le voile sur une fumisterie qui restera dans les mémoires". Quatre policiers ont été mis en examen, dont un pour viol, dans cette affaire. Alors qu'ils sont sous contrôle judiciaire, trois d'entre eux ont été réintégrés cet été par leur hiérarchie, sans être affectés à des missions sur la voie publique.

L'entourage de Théo dénonce une "odieuse manipulation". À l'inverse, la vidéo diffusée par Europe 1 a également suscité des critiques, notamment dans l'entourage du jeune homme. Sur la page Facebook "Justice pour Théo", une vidéo accuse Europe 1 de s'être livrée à une "odieuse manipulation": "la vidéo présentée par Europe 1 dure 2 minutes 34 alors que la scène a duré plus de 10 minutes, 2 minutes 34 pour maîtriser Théo et 8 minutes de torture qui ne sont pas diffusées". Loin d'avoir été violent, Théo "se débat, résiste mais ne met aucun coup", fait valoir le comité de soutien, qui souligne que le jeune homme était soucieux d'être visible des caméras, "connaissant le passif de cette équipe de la BST".

Quant au coup de matraque asséné par le policier sur le postérieur du jeune homme, Théo et ses proches dénoncent "la violence du coup porté" et remercient Europe 1 "d'avoir montré au monde que le policier est bien l'auteur du coup de matraque".