Affaire Grégory : "comment ont-ils pu vivre avec un tel secret, autant d'années, sans rien dire ?"

maison des JAcob, affaire Grégory, Aumontzey crédit : PATRICK HERTZOG / AFP - 1280
Le village d'Aumontzey (où se trouve la maison des Jacob) est ébranlé par cette double mise en examen © PATRICK HERTZOG / AFP
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Arthur Helmbacher, édité par M.R. , modifié à
Dans le village où vivent les Jacob, d'un côté la famille qui croit à leur innocence, de l'autre des habitants horrifiés. 
REPORTAGE

L'une est restée mutique, tout au long de sa garde à vue. L'autre s'est contenté d'affirmer qu'il ne se rappelle de rien. Mais tous les deux, Jacqueline et Marcel Jacob, ont bien passé la nuit en prison, mis en examen pour enlèvement et séquestration, suivis de mort. Après plus de 30 ans de mystère, les enquêteurs évoquent des avancées significatives dans cette enquête sur le meurtre de Grégory. Le grand-oncle et la grande-tante soupçonnés, un rebondissement qui réveille les fantômes du passé, dans le village d'Aumontzey dans les Vosges.

"Je me dis que ce n'est pas lui". Il passe un petit coup de balai devant sa maison comme tous les jours. René a 85 ans, une larme coule doucement sur la joue du grand frère de Marcel Jacob. "Moi je dis que mon frère est innocent. Je le connais trop bien pour dire qu'il ferait du mal à un enfant. D'ailleurs, chez nous, c'est pas notre cas de faire du mal à un enfant. Et puis ça me fait souffrir", raconte-t-il, ému. Se pose-t-il lui-même des questions ? "Non, je me dis que ce n'est pas lui."

"Comment ils ont pu vivre avec un tel poids ?". "Ce n'est pas moi qui ait tué le petit Grégory". Marcel Jacob le dit aussi dans un document, sorte de testament retrouvé dans le garage des suspects. Il n'empêche que la nouvelle des deux mises en examen perturbe dans la vallée et donne même des frissons à Agnès : "Mais c'est pas possible, c'est terrible ça, une affaire de famille comme ça. Comment ils ont pu vivre avec un tel poids, un tel secret autant d'années sans rien dire ? Vivre normalement, dormir... Je ne conçois pas ça."

Dans la presse locale, la fille des Jacob parle de sa peur d'être l'enfant de criminels et elle dit "Si c'est eux, comment peuvent-ils se regarder dans la glace ?".