Affaire Benalla : Nicole Belloubet "ne trouve pas sain qu’une commission d’enquête puisse empiéter sur le travail judiciaire"

Nicole Belloubet, Europe 1, 1280
© Europe 1
  • Copié
Grégoire Duhourcau
S'il est "certain" que "les commissions d'enquête parlementaires ont leur légitimité", Nicole Belloubet estime que l'information judiciaire concernant l'affaire Benalla "doit pouvoir progresser en toute indépendance".
INTERVIEW

Les commissions d'enquête parlementaires dans le cadre de l'affaire Benalla "ne doivent pas" empiéter sur le travail de la justice. C'est ce que réclame Nicole Belloubet. "Il y a un principe fort de séparation des pouvoirs. Une information judiciaire a été ouverte sur la base des événements qui se sont déroulés autour du 1er mai et sur la transmission des vidéos. (...) Cette information judiciaire doit pouvoir progresser en toute indépendance", estime la ministre de la Justice, sur Europe 1.

"Capital de préserver l'indépendance de la justice." Il est toutefois "certain" que "les commissions d’enquête parlementaires ont leur légitimité" : "il faut évidemment qu’elles puissent travailler normalement. Pour autant, il me semble absolument capital de préserver l’indépendance de la justice et du travail parlementaire." "Je ne trouve pas sain qu’une commission d’enquête puisse empiéter sur le travail judiciaire", confie la garde des Sceaux.

"Des dérives personnelles qui doivent être sanctionnées." Elle juge par ailleurs "délicat" qu'Alexandre Benalla "puisse intervenir et parler devant une commission d’enquête parlementaire" : "Il y aurait une confusion des rôles qui n’est pas forcément très saine." Si elle reconnaît qu'il s'agit d'un "événement très grave parce qu’il y a eu des dérives personnelles qui doivent être sanctionnées", Nicole Belloubet "pense que ce n’est pas une affaire d’Etat". "J’ai dit que ces dérives ne formaient pas un système", justifie-t-elle.