Mort d'Angélique : "le risque zéro de la récidive n'existe pas"

L'homme qui a avoué avoir tué Angélique, était inscrit au fichier national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles.
L'homme qui a avoué avoir tué Angélique, était inscrit au fichier national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles. © AFP
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Pour Caroline Parisot, secrétaire générale de l'Union syndicale des magistrats (USM), la justice ne peut pas anticiper un nouveau passage à l'acte. 

Après trois jours de recherches, le corps d'Angélique, 13 ans, qui avait disparu mercredi dans le Nord a été retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche, à quelques kilomètres de son domicile. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'adolescente est morte par asphyxie. L'homme qui a avoué les faits, était inscrit au fichier national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles. Il a été interpellé et placé en garde à vue.

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Comme à chaque fois que se joue ce type de drame, la question de la récidive se pose. Mais pour Céline Parisot, secrétaire générale de l'Union syndicale des magistrats (USM), les juges ne peuvent pas anticiper un nouveau passage à l'acte. "Clairement, le risque zéro de récidive n'existe pas", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "C'est une Cour d'assises qui l'avait condamné, mais les magistrats et les jurés ne peuvent pas anticiper ce qu'il va se passer après. On ne peut pas jauger de la dangerosité vingt ans plus tard. La preuve c'est qu'après, il n'avait plus fait parler de lui a priori". 

"Droit à l'oubli". "On peut ordonner un certain nombre d'obligations : il y a notamment l'inscription au fichier judiciaire des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes qui permet chaque année d'imposer à la personne condamnée de déclarer son adresse, des injonctions de soins par le suivi socio-judiciaire, ça peut aller jusqu'à dix ans. C'est extrêmement long. Cela ne me paraît pas opportun d'étendre à plus de dix ans ce suivi si la personne respecte ses obligations. Au-delà de dix ans, je pense qu'il y a un droit à l'oubli", estime Céline Parisot. "On ne peut pas suivre toutes les personnes condamnées pendant dix ou vingt ans".