Abandon de NDDL : "Un changement de méthode qu'il faut assumer"

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A.H.
En privilégiant une solution alternative, l'exécutif a pu abandonner plus facilement le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Un procédé qui permet d'éviter que la contestation ne s'enlise.
INTERVIEW

Comment éviter que l'enlisement vu à Notre-Dame-des-Landes se répète ailleurs ? Pour Matthieu Orphelin, député LREM du Maine-et-Loire, invité d'Europe 1 jeudi midi, la décision prise par le gouvernement d'abandonner le projet, après 50 ans de tergiversations, marque "un changement de méthode qu'il faut assumer".

Répondre à de nouveaux critères. Les grands déçus de l'abandon du projet de construction de l'aéroport sur les terres de Notre-Dame-des-Landes craignent que ce qu'ils considèrent comme un "renoncement" de l'exécutif ne fasse jurisprudence pour d'autres grands chantiers controversés. Matthieu Orphelin, par ailleurs membre de la commission de développement durable, récuse fermement. "Il faut arrêter de faire croire qu'il n'y aura plus jamais de grands projets en France. Il y en aura", assure-t-il. Or, ces grands chantiers devront répondre à de nouveaux critères. "Est-ce que c'est un projet qui est durable économiquement, acceptable socialement, et conforme aux grands enjeux climatiques et environnementaux. Voilà les vraies questions", souligne Matthieu Orphelin, qui fut porte-parole de la Fondation Hulot de 2012 à fin 2015.

Changer de méthode pour essuyer moins de contestation. Si le projet d'aéroport a été abandonné, c'est, selon Edouard Philippe, parce qu'une alternative a finalement été trouvée : celle d'agrandir et de moderniser les aéroports de Nantes-Atlantique et de Rennes Saint-Jacques. "Le point commun entre NDDL et Sivens (où est mort Rémi Fraisse, ndlr), c'est qu'aucune alternative n'avait été étudiée. C'est ça qui a créé la crispation sur ces deux sites", avance l'élu. "Il faut arrêter de se dire que la conviction d'élus locaux, aussi sincère soit-elle, suffise pour dire qu'un projet est bon pour la société, pour le présent et pour l'avenir. C'est fini ce temps-là. Il y a un changement de méthode et il faut l'assumer. C'est d'ailleurs grâce à ce changement de méthode que l'on aura moins de contestation, de crispation sur les projets".