Le moral des étudiants est au plus bas en l'absence de cours en présentiel à l'université (image d'illustration). 1:47
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Diane Berger, édité par Antoine Cuny-Le Callet
La question du moral des étudiants, privés de cours, de sorties ou de petits boulots, inquiète de plus en plus. Face à leur détresse, certains professeurs s’affranchissent des règles et organisent des "cours sauvages". Europe 1 s’est rendue à Lorient où une professeure de géographie a pris cette initiative.

Avec la crise du Covid-19, beaucoup d’étudiants sont démoralisés, anxieux, voire dépressifs. Les responsables d’universités s’inquiètent de plus en plus de leur décrochage.
L'enseignement se fait presque uniquement à distance, seuls quelques travaux pratiques et des cours en petit comité pour les élèves de première année sont autorisés en présentiel. A Lorient pourtant, Florence Gourlay a décidé d’organiser sauvagement des cours en présentiel : "J’ai fait un cours complètement ordinaire, et c’est devenu quelque chose d’extraordinaire", explique cette professeure de géographie au micro d'Europe 1.

Le déclic survient une semaine plus tôt. Constatant le ras-le-bol général lors d'une discussion avec ses étudiants, elle tombe d'accord avec eux pour se réunir à nouveau. En quelques jours, elle s'organise pour réserver des salles d’université et invite les élèves qui le souhaitent à revenir en amphi. Elle ne ment à personne et précise qu'il s'agit bien d'une démarche pour un cour en présentiel. Sa direction ne réagit pas.

"Dégager son nez de l'écran"

"Il y avait une cinquantaine d’étudiants inscrits à ce cours. J’en avais 35 en présentiel et 22 sur l’écran, en distanciel. On était dans une salle de 90 places, tout le monde avait son masque", précise Florence Gourlay qui organise désormais ses cours aussi bien pour les licences que pour les masters. "Le fait de dégager son nez de l’écran, d’avoir quelqu’un en face de nous, ça fait un bien qu’on ne soupçonne même plus ! C’est beaucoup plus interactif, et ça nous fait avancer", affirme Léa, visiblement soulagée. Cette étudiante ajoute qu'elle a du mal à suivre les cours à distance, décrochant généralement au bout d'une heure. 

La direction de l’université déclare ne pas approuver cette démarche et signale que l’enseignante s’expose à une sanction disciplinaire. Mais Florence Gourlay compte bien continuer et se dit même prête à organiser ses cours en dehors de la fac.