À Bourges, Paris ou ailleurs, à quoi va ressembler l'"acte 9" des "gilets jaunes" ?

Les "gilets jaunes" prévoient plusieurs rassemblement pour leur "acte 9", le 12 janvier.
Les "gilets jaunes" prévoient plusieurs rassemblement pour leur "acte 9", le 12 janvier. © MEHDI FEDOUACH / AFP
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Pour le neuvième samedi de mobilisation, les "gilets jaunes" prévoient d'investir les rues de Bourges. Des défilés devraient également avoir lieu à Paris et d'autres grandes villes.

Après un "acte 8" marqué par un rebond de participation, l'"acte 9" sera-t-il celui de la confirmation ? Alors que plusieurs mobilisations de "gilets jaunes" sont organisées dans divers endroits de France, les forces de l'ordre, elles aussi, se préparent à un déploiement conséquent.

Un défilé à Bourges

Bourges a été désignée par certains "gilets jaunes", et notamment les têtes de gondole Priscillia Ludosky et Maxime Nicolle, comme la ville où se rassembler samedi. Parce qu'elle est très centrale, mais aussi parce que les manifestants y espèrent moins de répressions policières, notamment en évitant de se faire "nasser" par les CRS. Sur Facebook, la page de l'événement indique que quelque 2.800 personnes se sont inscrites pour participer, et plus de 13.300 ont dit être "intéressées".

Vendredi matin, la préfète du Cher, Catherine Ferrier, a pris la décision d'interdire "toute manifestation dans le centre-ville, dans le centre historique", pour circonscrire la manifestation aux boulevards "qui entourent la ville". Certains jardins seront fermés, et une partie du mobilier urbain, notamment des horodateurs et des corbeilles de rue, a été démontée afin de ne pas servir de projectile.

Mobilisation à Paris

Même si Bourges concentrera une partie de l'attention, il devrait quand même y avoir des "gilets jaunes" à Paris, comme tous les samedis depuis plus d'un mois. Des dizaines d'événements différents ont été créés sur Facebook, et un autre leader des "gilets jaunes", Eric Drouet, devrait être présent dans la capitale.

Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, s'est d'ailleurs dit inquiet, vendredi, sur CNews. "Nous pensons que la mobilisation sera plus forte que samedi dernier et que le comportement au sein des groupes qui seront présents sera marqué par plus de radicalité, plus de tentations de violence", a-t-il expliqué. "Nous observons semaine après semaine une dérive vers des comportements de plus en plus violents". Samedi dernier, la mobilisation parisienne avait été émaillée d'incidents violents, comme l'agression de membres des forces de l'ordre par un ancien boxeur, Christophe Dettinger, ou l'attaque de la porte du ministère de Benjamin Griveaux avec un engin de chantier.

L'arrestation de Christophe Dettinger, issu de la communauté des gens du voyage, fait d'ailleurs également craindre aux autorités que ces derniers se mobilisent aussi. Dans plusieurs vidéos publiés sur Facebook, des gitans appellent à se rendre à Paris.

Ailleurs en région

D'autres rassemblements sont annoncés à Bordeaux, Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Lille, Nantes ou encore Rennes. Par ailleurs, certains "gilets jaunes" ont appelé les troupes à retirer autant d'argent liquide que possible afin d'essayer de mettre les banques en difficulté.

80.000 policiers et gendarmes mobilisés

Pour faire face à ces mobilisations, les forces de l'ordre seront largement déployées dans toute la France. Quelque 80.000 policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 5.000 à Paris. En outre, 14 véhicules blindés sur roues de la gendarmerie seront dans les rues de la capitale, une demi-douzaine d'autres en région. L'objectif, pour les forces de l'ordre, est "de quadriller, être mobile, être réactif, interpeller très vite dès que des dérapages se produisent", a indiqué Michel Delpuech. Les brigades anti-criminalité (BAC) seront notamment sollicitées, tout comme les unités équestres et l'antigang, des policiers spécialisés en civil, qui viendront appuyer les BAC.

Enfin, des "contrôles en amont" seront effectués pour "identifier les personnes qui viennent en portant dans leur sac des armes par destination" et la présence d'engins de chantier sur la chaussée sera limitée. Ces contrôles et fouilles seront étendus aux péages en région.