Youssouf Fofana, le cerveau des "barbares"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Décrit comme un "caïd" de sa cité à Bagneux, Youssouf Fofana, 28 ans, a laissé un souvenir marquant à la trentaine d’avocats qui l’ont rencontré.

Vingt-sept personnes comparaissent, mais tous les regards seront tournés vers Youssouf Fofana. Décrit comme un "caïd" de sa cité de Bagneux, ce Français d’origine ivoirienne âgé de 28 ans est considéré comme le cerveau des "barbares". Il a été désigné par les accusés comme l'initiateur du calvaire d'Ilan, y compris de l'issue fatale : il aurait lui-même poignardé l'otage puis aspergé son corps d'alcool à brûler, provoquant sa mort.

Youssouf Fofana n'a pas attendu l'affaire Halimi pour se faire connaître de la police. Né à Paris le 2 août 1980, troisième d’une famille de six enfants, celui qui se fait surnommer "Oussama" ou "Mohammed" avait déjà accumulé quatre condamnations, principalement pour "vol avec violence".

"Paranoïaque", "mégalomane", "pervers". Youssouf Fofana a laissé un souvenir marquant à de nombreux avocats qui l'ont rencontré, et qu'il a récusés ou qui ont préféré ne pas le défendre. "Depuis son arrestation en Côte d'Ivoire, Fofana est persuadé qu'il va être condamné à perpétuité. Du coup, il refuse de se défendre", expliquait un de ses avocats avant de jeter l'éponge. Lors des 10 semaines de procès qui s’ouvrent mercredi, il sera défendu par Maître Emmanuel Ludot, ancien avocat de Saddam Hussein, et Maître Isabelle Coutant-Peyre, qui avait défendu le terroriste Carlos avant de l'épouser.

"Mon fils n’est pas un chef de gang", avait clamé sa mère, très marquée par cette affaire, en mai 2006. "Pour être chef, il faut avoir de l'argent. Il n'en avait pas. C'était moi qui lui donnais son argent de poche quand il en avait besoin", expliquait-elle, ajoutant que son fils était "mentalement un gamin de 15 ans".