Xynthia : indemnisation "totale"

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Face à l'inquiétude des sinistrés, Benoist Apparu annonce de meilleures indemnisations.

Le réveil a été difficile pour les sinistrés de Xynthia. Au lendemain de l'annonce des "zones noires", les habitants de Vendée et de Charente-Maritime sont partagés entre peine et colère. Ceux qui ont tout perdu s'inquiètent du montant des indemnisations annoncé.

Indemnisation totale

Selon Bernard Spitz, le président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), les propriétaires toucheront en moyenne 250.000 euros d'indemnisation, en comptant l'indemnisation versée par les assureurs et la contribution du Fonds Barnier pour les catastrophes naturelles.

Mais vendredi matin, Benoist Apparu, est revenu sur le sujet en déclarant sur France 2 que les sinistrés de la tempête Xynthia, dont les habitations classées en "zones noires" sont vouées à la destruction, seront indemnisés "totalement".

"Regarder famille par famille"

"Que ce soit les assureurs ou le Fonds Barnier, on va prendre en charge l'ensemble du coût de la maison, y compris le terrain, le foncier, et on va indemniser les gens sur la valeur de la maison avant la tempête, bien évidemment", a-t-il ajouté, avant de préciser : "on payera bien évidemment à l'amiable".

Quant à ceux qui ne voudront pas partir, "on va essayer de regarder famille par famille comment on peut les accompagner dans leur nouveau projet de logement, le plus individuellement possible", a poursuivi le secrétaire d'Etat.

Un tracé contesté

Les propriétaires sinistrés par la tempête Xynthia ont découvert jeudi, le tracé des "zones noires" décrétées inhabitables et le destin réservé à leur résidence. Le préfet de Vendée, Jean-Jacques Brot, a organisé à l'Aiguillon-sur-mer et à la Faute-sur-mer deux réunions d'information, au cours desquelles les cartes des zones désormais inhabitables ont été distribuées aux habitants.

Mais le maire de Charron, Jean-François Faget, a annoncé vendredi qu'il allait demander une révision de la cartographie des zones rendues inhabitables sur sa commune après la tempête Xynthia, annoncée la veille à ses administrés. "On me dit que ce n'est pas négociable, mais je me rends compte que ça l'est" dans certaines communes, a-t-il déclaré, après avoir réclamé "officiellement" au préfet de Charente-Maritime l'intégralité des "parcelles" vouées à la destruction pour lister celles qu'il conteste

"Il faut qu'on revoie la copie"

"Je ne conteste pas certaines parties des zones noires, les gens le demandent et je le comprends parfaitement", a-t-il dit, mais "il y a aussi des endroits qui sont inacceptables". "Je vais demander au préfet qu'on remette sur la table le zonage", a-t-il poursuivi, "il faut qu'on revoie la copie".

"Je n'appliquerai pas les décisions sur la commune dans l'état actuel des choses, tant que nous n'avons pas réglé le problème", a déclaré Jean-François Faget, qui avait menacé jeudi de démissionner de ses fonctions si des disparités entre les communes étaient avérées. "J'apprends que dans certaines communes, on a su modifier les choses", a ajouté le maire, "je veux que la définition du zonage soit logique pour tous", a-t-il dit, s'interrogeant sur certaines communes privilégiées.

En Vendée, si le maire de l'Aiguillon-sur-mer, Maurice Milcent, a affiché une relative solidarité avec les choix de l'Etat qui a décidé de raser 241 habitations dans sa commune, le maire de la Faute-sur-Mer, René Marratier, a d'ores et déjà demandé une révision du zonage pour en réduire l'ampleur. "Je reste persuadé qu'en zone inondable, il existe tout un arsenal de moyens techniques" pour prévenir les risques, a-t-il déclaré à la presse, en soulignant que, dans sa commune, la zone noire et ses 674 maisons représentait "8 à 10 hectares".