Vol AF 447 : les problèmes techniques confirmés

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président du Bureau d'enquêtes et d'analyses a jugé jeudi prématurée toute piste sur la disparition du vol Rio-Paris dans l'Atlantique et invité la presse à la prudence.

Dans l’immédiat, il n’y a aucune certitude. C’est ce qu’a rappelé jeudi le président du Bureau d'enquêtes et d'analyses, jugeant prématurée toute piste sur la disparition du vol Air France Rio-Paris dans l'Atlantique. Il y a "beaucoup trop d'informations, dans tous les sens, qui sont plus ou moins vraies, plus ou moins validées avec des extrapolations, des tentatives d'explication. C'est prématuré", a-t-il dit. "Il faudra du temps" pour en savoir plus, a confirmé jeudi soir Bernard Kouchner, après une cérémonie d'hommage organisée au Brésil.

Quelles sont les hypothèses ?

> Une défaillance des capteurs de l'avion est envisagée. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a annoncé vendredi que l'enquête technique sur le vol Rio-Paris a permis d'établir "à partir de l'exploitation des messages automatiques transmis par l'avion, l'incohérence des différentes vitesses mesurées". L'avion possède différents calculateurs afin de mesurer la vitesse et "il s'avère qu'il y avait une incohérence entre ces vitesses" mesurées, a expliqué une porte-parole du BEA. L'enquête a aussi permis de confirmer la présence à proximité de la route prévue de l'avion au-dessus de l'Atlantique des phénomènes orageux particuliers.

Ecoutez les explications de Bernard Chabbert, l'expert aéronautique d'Europe 1 :

> Un pilote de la compagnie espagnole Air Comet, qui volait non loin de la zone supposée du crash, affirme avoir "observé au loin un éclat fort et intense de lumière blanche, qui a suivi une trajectoire descendante et verticale et qui s'est dissipé en six secondes". Selon le quotidien espagnol El Mundo, qui rapporte l'histoire, "le rapport du pilote met sur la table une des hypothèses écartées comme cause de l'accident : l'explosion d'une bombe à bord de l'avion".

> La presse brésilienne a publié jeudi la liste des messages automatiques émis par l'A330 peu avant l'accident, au moment où il s'apprête à traverser une zone nuageuse. En quelques minutes, le système automatique de l'avion aurait envoyé quatre messages de pannes d'équipements avant de signaler à 02h14 GMT (04h14 heure française) un message de "vitesse verticale" ce qui pourrait être l'indice d'une chute de l'appareil. Ces messages indiquent "des systèmes ou sous-systèmes défectueux temporairement" mais ne permettent pas pour autant "l'interprétation" des circonstances de l'accident, juge cependant Jocelyn Smykowski, le président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL),

> La piste terroriste est-elle envisageable ? Hervé Morin a affirmé vendredi qu'"aucun élément" ne permettait de corroborer cela. Mais le ministre de la Défense ajoute qu'il n'a "jamais exclu le terrorisme". Nelson Jobim, le ministre de la Défense brésilien a déclaré qu'il n'y avait "aucun signe" ne menait à la piste terroriste.

> La foudre peut-elle être seule en cause ? Cette piste a été la première citée par Air France. Le BEA a confirmé la présence à proximité de la route prévue de l'avion au-dessus de l'Atlantique de phénomènes orageux particuliers. Les spécialistes rappellent cependant qu’un avion est frappé par la foudre en moyenne toutes les 1.000 heures de vol et que les appareils sont spécialement conçus pour faire face.

Regardez des images d'un avion frappé par la foudre :

Qu'est-ce que le "pot au noir" ? Lors de sa disparition, le vol AF 447 traversait la zone dangereuse dite de "convergence intertropicale", un secteur de basses pressions où se rencontrent des masses d'air orageux de l'hémisphère nord et de l'hémisphère sud.

Sur le plan judiciaire, comment va se dérouler l'enquête ? Actuellement, la procédure judiciaire est une enquête préliminaire conduite sous la houlette du parquet. Elle a été confiée à la Gendarmerie des Transports Aériens, appuyée par l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale. Le parquet de Bobigny, initialement chargé de l'enquête, a été dessaisi mercredi au profit du parquet de Paris.

> DOSSIER SPECIAL - La disparition du vol AF 447 Rio-Paris