Villiers-le-Bel : un policier accuse

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avec Pierre de Cossette , modifié à
Un policier a affirmé mardi reconnaître formellement l’un des accusés.

Le procès des quatre jeunes accusés d’avoir tiré sur des policiers en 2007 à Villiers-le-Bel va de rebondissements en coups de théâtre. Après les témoins qui ont joué les Arlésiennes lundi, c’est un policier, bien présent lui à l’audience, qui a fait basculer les débats mardi matin en affirmant qu’il reconnaissait formellement l’un des accusés, Abderhamane Kamara, dit Abou.

"Je me rappelle parfaitement"

"J’ai eu un choc en voyant un des accusés dans le box. Maintenant je me rappelle parfaitement le voir à une dizaine de mètres", a raconté le lieutenant de police de la compagnie de sécurisation de Paris, qui avait été blessé par des tirs de plombs aux genoux. Il a assuré avoir reconnu son visage "émacié" et son allure de "diable qui sort de sa boîte". Selon l'agent, l'accusé faisait la "tactique du dindon" lors des émeutes, disparaissant derrière un mur pour se cacher et éviter les tirs.

Jusqu’à présent, les policiers attaqués au cours de deux nuits d’émeutes, dont le fonctionnaire qui a témoigné mardi, disaient n’avoir pas pu identifier avec certitude leurs agresseurs. A la barre, l'agent a expliqué pour se justifier qu'on ne lui avait jamais montré de photos des accusés au cours de l'enquête. "C'est ouf", s'est insurgé Abderhamane Kamara.

Un nouveau témoin absent

La majeure partie de l’instruction reposait donc sur des témoignages indirects et parfois anonymes obtenus par les enquêteurs. L’un de ces témoins devait d’ailleurs se présenter à la barre en tout début de matinée. Mais il s’est désisté. La présidente de la cour d’assises de Pontoise a décidé pour la première fois lors de ce procès de délivrer un mandat d’amener pour l’obliger à se présenter. Pendant l'enquête, ce témoin avait désigné deux des accusés comme les tireurs et un troisième comme le meneur. Avant de se rétracter.

Lundi déjà, trois témoins sous X et un témoin à visage découvert s’étaient désistés au dernier moment. La présidente de la cour d'assises de Pontoise n’a pas exclu qu’ils se présentent d’ici à la fin du procès. "On regrette tous l'absence des témoins sous X mais aller faire rechercher un témoin à Villiers-le-Bel par des policiers en uniforme, c'est lever son anonymat", a-t-elle cependant expliqué.