Villepin : "Je suis ici par l'acharnement d'un homme"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'ancien Premier ministre a attaqué Nicolas Sarkozy dès son arrivée au tribunal. "Injurieux pour la justice", selon l'avocat du Président.

Dominique de Villepin, accusé avec quatre autres suspects d'avoir oeuvré contre Nicolas Sarkozy avant l'élection présidentielle de 2007, s'est montré d'emblée très offensif à l'égard de du Président de la République lundi à l'ouverture du procès Clearstream.

"Je suis ici par la volonté d'un homme, par l'acharnement d'un homme", a déclaré, très théâtral, l'ancien Premier ministre à son arrivée au tribunal de Paris entouré de sa femme, de ses deux filles et de son fils:

 

 

Quelques minutes avant son arrivée au palais de Justice, Dominique de Villepin a également mis en ligne, sur son site internet "clubvillepin.fr", une vidéo de 48 secondes, tournée à quelques dizaines de mètres du palais de Justice de Paris, quai de la Megisserie.

"Le combat que je mène, le combat que nous menons […], c’est un combat pour des valeurs […], pour des principes, […] pour une certaine idée de la France et le service des Français", y affirme l’ancien premier ministre :

Le chef de l'Etat estpartie civile dans ce procès de "l'affaire Clearstream", un faux fichier de comptes bancaires secrets au Luxembourg où son nom figurait en 2004. Lors de cette première audience, les avocats de Dominique de Villepin devraient demander au tribunal de déclarer cette partie civile irrecevable. Le tribunal devait statuer dans la soirée, mais les usages veulent que de telles demandes soient renvoyées au jugement de fond de l'affaire, si bien que l'avocat du président, Me Thierry Herzog, pourra sans doute rester présent durant tout le procès.

"M. Nicolas Sarkozy est une partie civile comme les autres", a plaidé Thierry Herzog, qui a vertement répondu à Dominique de Villepin à la sortie de l'audience :

 

 

S'il est reconnu coupable, Dominique de Villepin encourt jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende pour "complicité de dénonciation calomnieuse et d'usage de faux, recel d'abus de confiance et recel de vol".

Les fausses listes de Clearstream, société financière du Luxembourg, ont été remises au juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke entre mai et octobre 2004 sous forme d'envois anonymes, ce qui a déclenché une enquête menaçante pour Nicolas Sarkozy. La supercherie étant avérée fin 2005, les juges d'instruction Jean-Marie d'Huy et Henri Pons ont enquêté ensuite sur la manipulation et conclu que Dominique de Villepin était l'instigateur principal, sur fond de rivalité à droite.

> DOSSIER : L'affaire Clearstream