Vers la fin de la mode "baby-doll" ?

Chantal Jouanno a remis lundi un rapport pour lutter contre l'hypersexualisation des enfants.
Chantal Jouanno a remis lundi un rapport pour lutter contre l'hypersexualisation des enfants. © MAXPPP
  • Copié
MLC avec Guillaume Cahour , modifié à
Chantal Jouanno a remis lundi un rapport pour lutter contre l'hypersexualisation des enfants.

Mini-string en taille 6 ans, soutien-gorge rembourré dès l'âge de 10 ans et chaussures à talons en pointure 24... Les petites filles ressemblent de plus en plus à des femmes, malgré leur jeune âge. Chantal Jouanno a remis lundi un rapport à Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités, sur l'hypersexualisation des enfants. Il s'agit de faire le point sur ce phénomène en France, et sur les mesures à prendre.

"L'hypersexualisation des petites filles condamnée par la société"

"Le constat est qu'en France, les cas d'hypersexualisation des petites filles sont globalement rares et restent condamnés par la société. Pour autant, il y a une vraie vague internationale, et notamment dans les pays anglo-saxons, et il y a malheureusement peu de raisons pour que cette vague évite la France", a expliqué Chantal Jouanno, sur Europe 1.

Le rapport préconise donc une meilleure connaissance du phénomène mais fait également plusieurs propositions concrètes pour lutter contre cette hypersexualisation naissante. L'ancienne ministre demande par exemple aux industriels, et en particulier du prêt-à-porter, d’élaborer une charte qui fixerait les frontières à ne pas dépasser, dans la forme et même dans les couleurs des vêtements. Les sous-vêtements noirs pourraient ainsi être réservés aux adultes, comme en Grande-Bretagne.

Les concours de Mini-Miss dans le viseur

Chantal Jouanno souhaiterait par ailleurs interdire les concours de beauté pour les enfants de moins de 16 ou 18 ans. Michel Le Parmentier, organisateur du concours national des Mini Miss, reconnaît sur Europe 1 qu'"il faut encadrer [ces concours] et ne surtout pas faire comme aux Etats-Unis". "Ce qui nous pose question, c'est la philosophie de fond, qui définit les petites filles par leur apparence", objecte Chantal Jouanno.

Autre proposition :  rétablir l’uniforme en primaire. Mais "ça ne résout pas la question de l'hypersexualisation", reconnaît Chantal Jouanno. L'uniforme permettra surtout d'éviter la surenchère autour des marques dans les cours de récréation, assure la sénatrice.