Une "vie de rêve" avec Bernadette

Jean-Michel Bissonnet, jugé pour le meurtre de sa femme, s'est exprimé devant la cour vendredi. Il a évoqué une "vie de rêve" avec sa femme.
Jean-Michel Bissonnet, jugé pour le meurtre de sa femme, s'est exprimé devant la cour vendredi. Il a évoqué une "vie de rêve" avec sa femme. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Jean-Michel Bissonnet, jugé pour le meurtre de sa femme, a évoqué sa version des faits.

Un "coup de foudre extraordinaire". C’est ainsi que Jean-Michel Bissonnet a décrit sa rencontre avec Bernadette qui deviendra sa femme. Au cinquième jour du procès devant la cour d’assises de l’Hérault, celui qui est sur le banc des accusés est revenu sur la vie avec son épouse, balayant toute thèse selon laquelle le couple battait de l'aile. "Elle m'a donné des enfants formidables, elle nous a donné tout l'amour qu'elle pouvait, on avait une vie de rêve", a-t-il assuré.

"Personne ne peut s’imaginer ce que c’est"

Une vie de rêve, a-t-il raconté, jusqu’au jour de mars 2008 où, il a découvert le corps de sa femme à son retour d'une réunion au Rotary. Jugé pour "complicité d'assassinat", Jean-Michel Bissonnet a décrit que "la porte était ouverte. Je suis tombé sur le corps de Bernadette". Un récit chargé de détails et méthodique.

"Vous savez, personne ne peut s'imaginer ce que c'est", a-t-il assuré à la cour. "Elle avait la figure pleine de sang, la bouche ouverte, elle avait un trou là", a-t-il expliqué en montrant le thorax. "Toute ma vie il me restera cette vision d'horreur", a-t-il affirmé". L'évocation de sa femme lui tire des sanglots. "On partageait tout", dit-il, ajoutant qu'il avait "un besoin physique, charnel" de sa femme, "besoin de sa présence, de la toucher".

Jean-Michel Bissonnet a confié à la Cour avoir eu "envie de se foutre en l'air" après le meurtre. Mais le veuf a aussi dénoncé son incarcération, basée selon lui "sur des accusations fausses, sur une enquête négligée, partiale". Et il est allé dans le sens d’un de ses avocats, qui, jeudi soir, a pointé les problèmes d'argent de Méziane Belkacem et d'Amaury d'Harcourt, ses deux co-accusés, disant : "on ne voit pas pourquoi ils n'auraient pas monté une crapulerie qui aurait mal tourné".

Des problèmes d’argent

Sur Méziane Belkacem - l'homme d'entretien occasionnel du couple et qui a avoué le crime affirmant avoir agi à la demande de son patron en échange de 30.000 euros -, Jean-Michel Bissonnet assure que le jour du meurtre, il lui avait fait part de son désir d'acheter une voiture : "Il m'a demandé si je pouvais lui prêter de l'argent, j'ai refusé, il m'a dit ‘vous pourriez faire un effort’".

Le mari de la victime est également accusé d'avoir organisé le crime par son ami Amaury d'Harcourt, qui comparaît pour complicité. Mais selon Jean-Michel Bissonnet, le vicomte avait également des problèmes d’argent. Il a expliqué à la Cour que cet homme, qui est presque "un père spirituel" pour lui, lui avait demandé en 2007 15.000 euros, "parce qu'il avait des coupes de bois qui se vendaient mal".

"Je lui ai fait un virement, je lui ai demandé plusieurs fois de me rembourser", assure Jean-Michel Bissonnet avant d’ajouter qu’ Amaury d'Harcourt lui aurait redemandé 30.000 euros en février 2008. Mais cette fois, le mari de Bernadette Bissonnet lui a dit non : "Je lui ai dit ‘Amaury écoute, tu m'as déjà pas remboursé l'an dernier’".

Un discours qui va à l'encontre des versions des deux co-accusés, Amaury d'Harcourt et Méziane Belkacem, qui se sont exprimés devant la Cour au cours des derniers jours. Et qui ont tous les deux chargé Jean-Michel Bissonnet.