Une partie civile contre le Dr Bonnemaison

La famille d'une patiente du médecin bayonnais soupçonné d'euthanasie veut comprendre ce qui s'est passé.
La famille d'une patiente du médecin bayonnais soupçonné d'euthanasie veut comprendre ce qui s'est passé. © Europe 1
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Euroep1.fr avec AFP , modifié à
La famille d'une patiente du médecin soupçonné d'euthanasie veut comprendre ce qui s'est passé.

Elle est la première à sauter le pas. La famille d'une patiente décédée à l'hôpital de Bayonne s'est portée partie civile contre le Dr Nicolas Bonnemaison, soupçonné de sept cas d'euthanasie active, a annoncé le parquet de Bayonne. La vieille dame de 86 était morte en avril, dans le service où travaillait ce médecin.

Un "besoin de savoir ce qu'il y a dans le dossier"

"Je comprends cette démarche de la part de cette famille" qui a "besoin de savoir ce qu'il y a dans le dossier autrement qu'à travers la presse", a réagi l'avocat du Dr Bonnemaison, Me Arnaud Dupin. "Pour nous, ça ne change rien à l'affaire. Il ne s'agit pas d'un dépôt de plainte, mais d'une constitution de partie civile (...) pour mieux suivre le dossier", a ajouté l'avocat.

La famille de la patiente n'a pas souhaité s'exprimer sur son choix. Selon le procureur adjoint de Bayonne, Marc Mariée, le juge d'instruction en charge du dossier devrait "entendre très rapidement" le Dr Bonnemaison.

Les résultats de l'enquête interne bientôt dévoilés

Le magistrat a également indiqué que l'enquête diligentée au sein de l'hôpital de Bayonne par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) était terminée. Ses résultats devraient être rendus publics dans une quinzaine de jours, a-t-il ajouté. Selon Me Dupin, cette enquête n'aurait pas révélé de nouveaux cas d'euthanasie mais épinglerait des "dysfonctionnements" au sein de l'établissement.

Mis en examen le 12 août à Bayonne pour "empoisonnements sur personnes particulièrement vulnérables", l'urgentiste est soupçonné d'avoir abrégé la vie d'au moins sept patients âgés. Mi-septembre, la cour d'appel de Pau l'a laissé libre sous contrôle judiciaire, avec interdiction de pratiquer la médecine, d'entrer en contact avec des membres de son ancien service et de résider dans les Pyrénées-Atlantiques. Le Dr Bonnemaison avait laissé entendre qu'il avait agi en lien avec les familles.

Le président du Conseil national de l'Ordre des Médecins a également déposé plainte devant la juridiction disciplinaire à l'encontre de l'urgentiste.