Une étude dénonce les contrôles au faciès

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les contrôles d'identité à Paris se fondent "principalement sur l'ethnicité et le style des vêtements" des personnes contrôlées.

La police parisienne procède par "profilage racial" lors des contrôles d'identité, selon une étude publiée mardi. Selon cette enquête, financée par l'Open Society Institute du milliardaire américain George Soros et menée en collaboration avec deux chercheurs français du CNRS, "les contrôles d'identité effectués par les policiers se fondent principalement sur l'apparence".

L'étude a "confirmé que les Noirs couraient entre 3,3 et 11,5 fois plus de risques que les Blancs d'être contrôlés et que les Arabes couraient entre 1,8 et 14,8 fois plus de risques que les Blancs d'être contrôlés par la police (ou la douane) sur les sites retenus".

Ecoutez le reportage de Raphaëlle Schapira :

 

 

Il s'agit d'une "première", selon Rachel Neild, d'Open Society Justice Initiative. "cette étude apporte pour la première fois en France des données quantitatives qui établissent l'existence du profilage racial, confirmant des décennies de rapports anecdotiques", a-t-elle affirmé. "Les jeunes Français d'origine immigrée se plaignent depuis longtemps d'être les cibles de contrôles d'identité répétés et stigmatisant", a ajouté Rachel Neild.

Pour réaliser cette étude, des enquêteurs ont discrètement observé entre novembre 2007 et mai 2008 qui les policiers arrêtaient pour des contrôles d'identité aux abords de la gare du Nord et de la station de métro Châtelet-Les Halles. Ils se sont ensuite, quand c'était possible, brièvement entretenus avec les personnes contrôlées, pour leur demander leur réaction.

Du côté de la préfecture de police de Paris, une porte-parole a estimé que "cette étude peut constituer un enseignement sur la pratique policière". "Les contrôles d'identité ne visent pas à représenter de façon statistique la population présente", a justifié la porte-parole, ajoutant : "Ce que l'on recherche, c'est à prévenir des délits ou des crimes commis dans ces lieux-là, qui sont criminogènes, avec des paramètres qui sont policiers et empiriques (...) Statistiquement, vous avez plus de chances de trouver du shit sur un rasta que sur un cadre supérieur en costume..."