Une école occupée après une expulsion

© Groupe de soutien à Guilherme Hauka Azanga sur Facebook
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avec Frédéric Nicolas , modifié à
A Lyon, des parents d'élèves protestent contre l'expulsion d'un Angolais père de 4 enfants.

Plusieurs dizaines de parents d'élèves ont occupé dans la nuit de mardi à mercredi une école maternelle lyonnaise pour protester contre l'expulsion d'un Angolais père de quatre enfants. Jeudi dernier, Guilherme Hauka Azanga, 37 ans, a été interpellé sous les yeux de ses enfants. "C'était très choquant, les gens n'ont pas compris la disproportion entre la situation et les moyens employés", s’indigne Julien Delavernhe, père d'une petite fille scolarisée dans l'école et membre de la FCPE.

"La mère a perdu huit kilos en dix jours. Il faut respecter les droits de la personne humaine quand on arrête les gens et surtout quand on a une famille en face de soi. Si on expulse cet homme, on détruit une famille", estime Julien Delavernhe. "On peut avoir une politique migratoire mais on doit respecter les droits de l’homme", ajoute-t-il.

Le témoignage de Julien Delavernhe :

Besson va étudier le dossier

Le ministre de l'Immigration Eric Besson a promis, sur Europe 1 mercredi qu’il allait étudier le dossier. "En France, il faut un titre de séjour. Si on est au bout de ses droits, on est reconduit dans son pays d’origine", a-t-il rappelé, tout en reconnaissant que les autorités pouvaient "décider pour des raisons humanitaires" de ne pas procéder à l’expulsion. Sur ce cas précis "ce serait démagogique de vous annoncer une décision en direct sur un dossier que j'ai appris ce matin", a-t-il indiqué.

En France depuis 8 ans

Guilherme Hauka Azanga vit en France depuis huit ans et est mariée à une Congolaise en situation régulière. Il avait déjà purgé deux mois de prison ferme pour refus d'embarquer. Le père de famille avait été conduit directement à l'aéroport à sa sortie de prison, le 18 mars. Selon son avocat, Me Laurent Sabatier, il s'était alors enduit de matières fécales et avait refusé de se nettoyer. Mis de force dans l'avion et recouvert d'une couverture, il avait dû être ramené en France après une escale à Francfort (Allemagne), le pilote refusant de partir.

Guilherme Hauka Azanga avait été libéré le 20 mars après une décision du juge des libertés et de la détention (JLD) lui accordant sept jours pour quitter le territoire, mais cette décision a été annulée en appel, ouvrant la voie à son interpellation et son transfert en centre de rétention.

Voir le "blog de soutien public à Guilherme, Florence et leurs enfants"