Une Lyonnaise accusée d'être une mule

Une Française, soupçonnée de trafic de Subutex et incarcérée à l'île Maurice, demande sa libération.
Une Française, soupçonnée de trafic de Subutex et incarcérée à l'île Maurice, demande sa libération. © MAXPPP
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avec Emilie Nora , modifié à
La jeune femme, soupçonnée de trafic de Subutex et incarcérée à l'île Maurice, demande sa libération.

Ces vacances s'annonçaient paradisiaques sur les plages de l'île Maurice, elles ont tourné au cauchemar pour Aurore. Cette jeune Lyonnaise de 24 ans a été arrêtée le 19 août 2011 à l'aéroport de Plaisance, sur l'île de l'océan indien. Dans ses bagages, les douaniers ont découvert du Subutex - considéré comme une drogue à l'île Maurice. Incarcérée depuis près d'un an, Aurora a demandé sa libération. Son dossier est examiné mercredi.

Des vacances tous frais payés

Tout commence en l'an dernier. L'ex-petit ami d'Aurore, un Mauricien de 32 ans que la jeune femme avait perdu de vue, reprend contact avec elle. Il lui propose de l'emmener quelques jours en vacances sur son île natale. Aurore accepte. Mais le 19 août, jour du départ, Tinsley ne vient pas à l'aéroport : il dit avoir trop de travail.

Avant de laisser son ex-petite amie s'envoler, le Mauricien a une dernière requête : qu'Aurore passe voir sa mère sur l'île pour lui déposer quelques cadeaux, dont des biscuits. La Lyonnaise accepte. Mais arrivée sur l'île tout bascule. Au contrôle des bagages, les douaniers découvrent 1.680 comprimés de Subutex dans deux paquets de gâteaux que lui avait confiés Tinsley, son ex-compagnon.

"Elle a été piégée"

"Elle a été piégée", clame sa mère dans les colonnes du Progrès. Pour Farid Dekhli, porte-parole de l'association Victime Subutex France, la manipulation ne fait aucun doute. "Son bagage a été farci par du Subutex. A Maurice, elle a été immédiatement arrêtée, ce qui nous laisse penser qu'elle a été dénoncée par les trafiquants pour faire passer des quantités plus importantes à côté", dénonce-t-il sur Europe 1.

Sur l'île Maurice, on ne plaisante pas avec le Subutex. Ce substitut de l'héroïne y est considéré comme une drogue dure et donc interdit. Aurore est aussitôt emprisonnée. La police ne croit pas en sa version des faits. Mais depuis un an, l'enquête patine.

Un espoir de libération

Aidée de l'association Victime Subutex France, Aurore a demandé sa libération conditionnelle. Le parquet de Port-Louis doit examiner son dossier mercredi. Il peut décider soit de prolonger l'enquête, soit d'officialiser les charges qui pèsent contre elle. Aurore a aussi un espoir d'être libérée, mais avec l'interdiction de quitter le territoire mauricien en attendant son procès. Elle risque jusqu'à 60 ans de prison. Le juge peut également abandonner les poursuites et remettre la Française en liberté, sans condition.