Un répit, au moins, pour Fessenheim

Le risque d'inondation est l'une des menaces qui pèsent sur la centrale nucélaire de Fessenheim.
Le risque d'inondation est l'une des menaces qui pèsent sur la centrale nucélaire de Fessenheim.
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L’ASN ne réclame pas sa fermeture. Mais les travaux à réaliser pourraient être dissuasifs.

Fermera, fermera pas ? La question n’est toujours pas tranchée au sujet de la centrale nucléaire de Fessenheim. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a remis un audit au Premier ministre au sujet de tous les sites nucléaires français, ne préconise certes par la fermeture de la centrale alsacienne, ni d’aucune autre d’ailleurs. Mais elle conseille de lancer d’importants travaux, forcément coûteux, qui pourraient dissuader les autorités de poursuivre l’activité sur la plus ancienne des centrales nucléaires françaises.

Nathalie Kosciusko-Morizet avait prévenu mardi matin, avant même la remise du rapport : si l’ASN "recommande des travaux importants, à ce moment-là, il y a le choix entre faire les travaux - et intégralement les travaux - ou fermer", a déclaré la ministre de l’Ecologie sur RCM. La question reste donc en suspens.

Séisme, inondation et épaisseur du radier

Elle dépendra des mesures préconisées par l’exploitant du site, EDF. Concernant la doyenne des centrales françaises, mise en service en 1977, les problèmes portent sur plusieurs points. Le risque sismique d’abord. "L’ASN va imposer à EDF (…) de fournir une étude analysant le niveau de robustesse au séisme des digues et autres ouvrages de protection des installations contre l’inondation et de présenter les conséquences d'une défaillance de ces ouvrages", peut-on lire dans l’audit de l’agence. Le risque d’inondation ensuite. "L’ASN a demandé à EDF d’examiner les conséquences de la rupture d’une part des digues du Grand Canal d’Alsace à proximité du site de Fessenheim", dit aussi le rapport.

Enfin, le radier, l’immense dalle de béton sur laquelle reposent les deux réacteurs de la centrale, pose également problème. "L'épaisseur du radier, égale à 1m50, est la plus faible du parc (contre 3 à 4 mètres pour la majorité des réacteurs du parc)", écrit l’ASN. L’agence "a prescrit à EDF le renforcement du radier de Fessenheim, avant le 30 juin 2013 afin d'augmenter très fortement sa résistance au corium en cas d'accident grave". C’est probablement sur l’augmentation de l’épaisseur du radier que les travaux s’annoncent les plus colossaux. Et donc les plus dissuasifs car les plus coûteux

"C’est une vieille  chaudière, une vieille casserole percée"

La réponse interviendra dans les six mois à venir, délai imparti aux exploitants des centrales nucléaires (EDF et Areva) pour présenter les mesures à prendre pour améliorer la sécurité du parc nucléaire français.

Concernant Fessenheim, les partisans de sa fermeture y croient encore. "Le futur président aura quand même à décider du maintien d’une centrale qui n’est pas sûre", a déclaré l’écologiste alsacien Henri Stoll sur France 3 Alsace. "Je continue de dire que c’est une vieille  chaudière, une vieille casserole percée, avec tout un cas de souci de fonctionnement. Et je ne peux pas m’imaginer qu’un type qui se voudrait être président de la République puisse avoir la stupidité de garder cette casserole pourrie en ébullition sur la nappe phréatique", a conclu le conseiller général EELV du Haut-Rhin.

Pour lire l'intégralité du rapport, cliquez ici