"Un fonds spécial" pour payer les indics

Michel Neyret est soupçonné d'avoir rémunéré ses informateurs avec de la drogue
Michel Neyret est soupçonné d'avoir rémunéré ses informateurs avec de la drogue © Reuters
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avec Guillaume Cahour , modifié à
- Le n°3 de la PJ insiste : les informateurs ne peuvent être rémunérés avec de la drogue.

Les informations ont leur prix mais pas n'importe lequel. C'est en substance la réponse de Bernard Petit, n°3 de la Police judiciaire, aux soupçons qui pèsent sur Michel Neyret, incarcéré depuis lundi soir à la prison de la Santé. Le numéro deux de la police judiciaire lyonnaise a notamment été mis en examen pour "trafic de stupéfiants" pour avoir rémunéré l'un de ses informateurs en lui remettant 10 kilos de résine de cannabis.

Le sous-directeur de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière a souligné mardi sur Europe 1 qu'il ne fallait en aucun cas payer des "indics" avec de la drogue.

"La réponse est non. Ça a toujours été affirmé et réaffirmé. Vous avez maintenant une loi qui a été mise en place et qui prévoit la rémunération des informateurs", a insisté Bernard Petit sur Europe 1. "Il faut savoir qu'il existe un bureau central des sources. Toutes les sources des services de police sont enregistrées", a-t-il précisé.

"Il existe un bureau central des sources" :

"J'appelle cela un répertoire. Ce n'est pas piratable. Que la source accepte ou pas d'être sur le fichier, elle doit y être. Qu'elle y soit ou pas, elle n'a pas à savoir qu'elle est dans ce fichier. Par contre, dès lors que vous avez un problème de rémunération avec une source, cet informateur, s'il n'est pas inscrit dans ce fichier, le Bureau central des sources, BCS, il n'aura pas de rémunération", prévient le numéro trois de la PJ.

"Il y a un fonds spécial pour payer les informateurs. Les gens qui disent qu'il n'y a pas d'argent ou pas assez d'argent ont tort. Ils sont payés", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la présentation de Michel Neyret comme d'un "flic à l'ancienne", Bernard Petit a souligné qu'il était aussi "un vieux de la PJ" mais qu'il n'avait jamais payé en donnant de "la marchandise notamment des stupéfiants à des informateurs".