Un conflit syndical dégénère en Nouvelle-Calédonie

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L’enlisement d’un conflit au sein d'une compagnie aérienne a viré depuis plus d'une semaine à l'affrontement entre syndicalistes et policiers.

Effet boule de neige : le mouvement de grève générale de l’Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités (USTKE), qui a débuté en mars en Nouvelle-Calédonie, a dégénéré depuis près de dix jours en un conflit social violent, avec des coups de force qualifiés sur place d'actes de "guérilla".

Un calme précaire est revenu mardi. 11 personnes ont tout de même encore été arrêtées alors que des zones industrielles restaient bloquées par des manifestants. Exaspérés, des chefs d'entreprise ont à leur tour bloqué des accès à Ducos afin que toutes les sociétés soient logées à la même enseigne et qu'un mouvement de solidarité se crée. Lundi, des affrontements violents entre forces de l'ordre et manifestants avaient éclaté, blessant 28 gendarmes.

"On est dans des comportements de bandits, de voyous. Devant ces comportements, moi je serai extrêmement ferme, Je ne peux pas supporter qu’on mette à feu la Calédonie sous prétexte de raison syndicale dont on a dû mal à percevoir l’origine", a mis en garde le haut-commissaire de la République, Yves Dassonville au micro d'Elizabeth Nouart de Radio Rythme Bleue pour Europe 1 :

 

 

La situation est "préoccupante", a reconnu mardi la secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, Marie-Luce Penchard. Elle a plaidé en faveur de la reprise des négociations. Un protocole d'accord avait été conclu en juin dernier mais il n'a pas été signé par la direction d'Aircal.

Une banale histoire d’adultère est en fait à l’origine du conflit. L’USTKE s’est saisie du licenciement pour faute professionnelle d’une employée de la compagnie aérienne Aircal. Elle avait indiqué à sa mère que son père se trouvait à bord d'un avion en compagnie de sa maîtresse. A l'affaire se sont aussi mêlés des conflits d'influence locaux, le président d'Aircal, Nidoish Naisseline, étant également chef sur l'île de Maré, d'où est originaire la famille de l'employée.

Une solution a par la suite été trouvée pour reclasser l'employée licenciée, mais le conflit a été relancé autour du paiement des jours de grève. L’USTKE réclame par ailleurs la libération de son président, Gérard Jodar, condamné fin juin à un an de prison ferme, avec cinq autres adhérents, pour entrave à la circulation d'un aéronef après un coup de force, mené dans le cadre du conflit Aircal.