Andrés Escobar évolue comme défenseur dans l’équipe nationale de football de Colombie. En juin 1994, la Colombie affronte les Etats-Unis, organisateurs du mondial. Un match déjà gagné dans les esprits. A la 35e minute, le ballon menace dangereusement les cages du gardien colombien. Escobar tente d’éjecter le ballon en corner mais il marque contre son camp. Un but éliminatoire pour la Colombie qui perd son second match de poule. C’est le plus grand échec de l’Histoire du football colombien, disent les commentateurs.
Le retour au pays est difficile. Escobar est harcelé par les médias qui veulent des explications sur son échec, "impardonnable". Le 2 juillet, il décide de sortir malgré tout dans une boîte de Medellin. En sortant, il est pris à parti par une vingtaine de personnes. L’un d’entre eux sort une arme et tire à douze reprises en hurlant à chaque coup : "goal".
"En Colombie, on tire sur les gens pour les voir tomber", dit-on. 120.000 personnes seront présentes pour les funérailles du joueur colombien. L’assassin, Humberto Munoz, l’homme de main d’un cartel, est condamné à 43 ans de prison. Il ne purgera que onze ans de sa peine. Il est libre depuis 2005 grâce à une réduction de peine pour bonne conduite. Les véritables commanditaires n’ont jamais été inquiétés.
Le football déchaine les passions. En Colombie, où un match est bien souvent un enjeu économique, il peut être fatal. Une dizaine de joueurs ont été tué dans les années qui ont précédé le meurtre d’Andrés Escobar. Il y a moins d’un mois, un jeune espoir colombien de 19 ans, Edwyn Martinez, a été descendu par un commando armé pour avoir changé de club.
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